mardi 30 décembre 2014

Rencontrer Katja



Rencontre avec la jeune rappeuse Sensi Nina

Nina Wildi, 21 ans, de Laufon, a récemment publié son premier le clip qui  s'intitule « Rise ». C’est une chanson rap qu’elle a faite avec quatre  bons amis. Elle-même rappe en français, son pseudonyme est Sensi Nina. Son amie RachL Rhymes rappe en anglais et MC Tyce, un gars qui  a déjà fait plusieurs chansons avec son groupe officiel « Rapporters », rappe en dialecte. La chanteuse s’appelle Ana et elle chante tantôt en anglais tantôt  en espagnol. L’idée de la chanson, elles l’ont eue toutes les trois, Ana, Rachel et elle. Nina a toujours aimé la musique, mais jusqu’à présent, elle n’a pas eu assez de temps libre pour en faire plus. En outre elle  préfère écouter de la musique plutôt que de la composer soi-même. Ce qu'elle aime écouter, ce sont  « vieilles choses », et non pas  les charts ou le « mainstream ». Son genre de musique ? « Le Hip-Hop (des années 80 à 2000), le Dancehall, la musique africaine traditionnelle, du Funk, de la Disco… ». C’est surtout grâce aux  « jam sessions » avec ses amis qu’elle a commencé à faire de la musique soi-même.
Nina a grandi dans un milieu bilingue, mais elle a passé la plus grande partie de sa vie en Suisse alémanique. Pourtant, elle a décidé de rapper en français, parce qu’elle trouvait que c’était plus facile : « On a beaucoup d’exceptions dans la grammaire, on peut changer les phrases facilement et on a beaucoup de tournure de phrases. »  Peut-être rappera-t-elle en dialecte à l'avenir. Quoi qu’il en soit, il est bien d’avoir la possibilité de choisir la langue dans laquelle on rappe. Quant aux paroles, il ne lui faut pas beaucoup de temps pour écrire des textes. « Normalement, quand j’écris, les idées viennent sans que je réfléchisse beaucoup. » Cependant elle ne peut pas écrire des textes sur commande. « Des fois ça marche, des fois pas. »
Alors que la situation a changé au cours des dernières années, les rappeuses sont toujours en minorité en comparaison avec les rappeurs. Selon Nina cela s’explique tout simplement par les différences générales entre les hommes et les femmes :

Je pense que les hommes préfèrent rapper, donc parler et raconter, et les femmes préfèrent s’exprimer par le chant et leur voix. Chanter est plus émotionnel que rapper, surtout à cause de la mélodie et de la voix. Mais comme nous vivons dans un monde où tout commence à se mélanger – les hommes deviennent femmes et vice versa –, il y a aussi de plus en plus de femmes qui essayent de rapper. Tout de même le rap reste plutôt masculin et est une expression de fierté.
Malgré cette analyse, Nina n’a pas de problème à faire partie de la minorité dans cette scène. Au contraire, elle a déjà des plans pour d'autres chansons. Avec ses amies Ana et RachL Rhymes, Nina a encore deux chansons en vue. « Malheureusement je pense que ça ne va pas être fini avant un an parce que je m’en vais travailler à l’étranger. »


https://www.youtube.com/watch?v=Du2zVWMBcNo

jeudi 18 décembre 2014

RENCONTRER, Anna



Introduction :

J’ai bien aimé de parler avec Mio parce que je m’intéresse fortement pour le pouvoir de la langue. Je pense beaucoup sur comment la langue construit notre monde, ou plutôt notre perception et représentation de la monde humaine. Ainsi j’ai rencontré Moi, une danseuse et une artiste de performance qui essaye de accentué son bilinguisme en développant des œuvres artistiques…

Transcription :

Anna: Alors comment tu prends en compte ta double nationalité pour le développement des idées et des projets artistiques?

Mio: /ehm/ Je pense que le bilinguisme et la binationalité or la double origine /ehm/ sont à l'origine de mes questionnements artistiques et je puisse dans les deux cultures /ehm/ des richesses visuelles, sémantiques et j'essaye de les confronter.

Anna: ..et la bilinguisme t'ouvre des différentes mondes culturelles?

Mio: /ehm/ Ca m’ouvre de toute façon des mondes simplement parce que c'est une manière de voir la monde différente. La langue est simplement la trace d'une structure de la pensée différente et voilà du coup quand on parle ça génère une forme de structure et de space mentale qui sont pas les mêmes en occident et en oriental et /ehm/ pour moi ces culturelles, ces ou ces différentes culturelles et je fais une variante entre les deux et c'est qui me questionne et c'est qui me fait /ehm/ avancer dans les projets et dans les questionements sur le monde et sur...

Anna: et tu peux séparer c'est différents yeux que tu as ou c'est toujours une mélange?

Mio: c'est pas une mélange c'est vraiment des choses distinctes mais je passe d'un à l'autre sans réfléchir c'est puisse que maintenant complètement à l'intérieure de moi c'est très inconscient mais j'essaye d'observer quand je suis dans l'un ou quand je suis dans l'autre et j'essaie dans les projets artistiques de laisser des choses se faire de façon à conscience et je pense que là il y a en.. mais si je parle je suis dans une certaine structure et si je me mets a parler japonais je pense que je suis dans une autre monde et m'a déjà dit que ma façon de bouger et différente aussi quand je parle japonais ou je parle français donc je suis persuade que c'est une manière de vivre une manière de dormons différente

Anna: et je peux imaginer comme bilinguisme une personne bilinguisme             que tu peux refléter comment la langue construite et comment comment la langue est active et construit des idées et il y a une dialogue entre…

Mio: alors il y a mais c'est très inconscient pour les bilinguistes parce que j'ai commencé de parler les deux langues en même temps avec un an et demi mais j'ai pas appris c'est pas comme quelqu’un qui va à l'école et qui apprend la grammaire et la structure d'une langue ou un linguiste. J'ai jamais analysé. C'est complément des chemins d’art-visuel. 

Anna: alors merci beaucoup (haha)

2 explications/interprétations/recherches :
Je trouve intéressante que Moi est une mère d’un enfant d’un an qui est en train de découvrir la langue comme moyen de communication.

Mio réfléchît beaucoup sur la langue et elle danse/performe. Ainsi elle arrive d’utiliser son corps, les mouvement comme langue…

VOIR-ECOUTER, Anna



Typologie/Synthèse:

Cet interview joue d’un discours sur l’enseigement des petits zurichois. La personne invitée est le porte.parole du département zurichois Luzi Meier qui montre ses arguments, lesquels on devrait bien critiquer, pourquoi le Français est inutile en argumentant que Zurich est fondamental pour la Suisse...

120 secondes - L'enseignement du français à Zurich‬

Information
Monsieur: ...et on parle avec vous ce matin Luzi Meier bonjour.

Meier: bonjour monsieur

Monsieur: Vous êtes le porte-parole du département zurichois de la formation alors vous pouvez nous expliquer votre projet?

Meier: Oui vous connais pisa?

Monsieur: Pisa? C'est le test pisa? Le test, qui value le niveau des élèves en Europe?

Meier : Voilà, après pisa les petits zurichois sont pas assez performatives en Allemand et en Mathématique alors nous veux travailler plus ces matières pour les petits zurichoise on pense que c'est important pour eux

Monsieur: C'est bien. Vous voulez lever leur niveau de vos élèves en maths et en Allemand mais pas au détriment de français?

Meier: Monsieur, le Français ça c'est inutile, ça peut être praktisch juste pour séduire une femme, eh mais il n'y a pas besoin de faire six années d'études pour dire tu baises et l'anglais est aussi utile pour ces situations « do you fuck »? Ca va aussi naturellement.

Monsieur: Mais les petits Zurichois et les Romands comment ils veulent faire pour s'exprimer…

Meier: Monsieur les zurichois ont pas besoin venir a la suisse romande il y a tout se qu'il faut a Zuricheeee

Monsieur: Bon, si vous dites. Alors je pense que ça attaque contre la langue mais pas la première puis que quelqu'un années l'anglais avait été préfère contre français comme premier langue étrangère enseignée.

Meier: Cette décision nous étions très contents avec.

Monsieur: Ok mais vous avez prévu d'autre attaque prévue contre le français dans le canton Zurich?

Meier: Nononon, pas a Zurich le canton maintenant nous devons travailler dans les autres canton.

Monsieur: Mais vous pouvez pas décider qu'est-ce c'est autour de votre canton.

Meier: C'est juste mais Zurich est très influent dans la Schweizerischer Konferenz der Kanonalen Erziehungsdirektore EDK

Monsieur: « EDC »?

Meier: « EDK »!

Monsieur: oui il y a la selle et la conférence sur le directeur cantonal de la publique

Meier: Voila, vous a ee demandé a mes mens de cette Konferenz EDK de faire comme nous fuck french

Monsieur: Très bien si vous voulez arriver de risquer pas complément zapper la concession cantonale

Meier: No à la contraire la concession nationale ca c'est  notre but.

Monsieur: Eh, comment ca?

Meier: D'abord il faut supprimer l'apprentissage de le Français ee dans les cantons alémanique puis il faut imposer l'apprentissage du Schwiizerdütsch dans les cantons romands et enfin il faut supprimer l'apprentissage du Français dans les cantons romands comme ça nous parle tous le même langue c'est plus facile de donner des ordres et c'est plus facile de comprendre ces ordres et tout est plus efficace et tout est plus rentable et l'économie va mieux monsieur.

Monsieur: Voilà très bien on va suivre maintenant cette évolution.

Meier: J'arrête maintenant de parler le Français je suis exténué.

Monsieur: Oui Meier je rappelle vous êtes le porte-parole du département zurichois d'information 

Meier: c'est korrekt

Monsieur: Et je me remercie d'être venu nous donner votre point de vue sur l'enseignement du Français

Meier: Und jetzt?

Monsieur: bon, bon, bonne journée

Meier: Hör uf mann jetze mini Helikopter jetzt

Monsieur: e, compris

Meier: e, was?

Monsieur: verstande ! 

Analyses grammaticals/linguistiques :

Luzi Meier ne conjugue pas correctement les verbes. P.e. : « Oui vous connais pisa? » Il utilise toujours les verbes en singulier.
Luzi Meier utilise des stéréotypés. Pour lui, un E long caractérise le Français :
« il y a tout se qu'il faut a Zuricheeee. » 

Explications/Interprétations/Recherches :

Je trouve très critique que l’importance des langues (du Français) est fait diminué par Luzi Meier. La langue a la qualité de relier des mondes, mais pas par effacer une d’eux. Si on efface une langue, on efface une réalité, un monde. Pour moi c’est important pour une vie pluriculturelle de parler des différentes langues. Moi aussi, je parle bien mal le français, mais je m’intéresse pour cette langue et je suis ouverte. Avec ça je laisse les portes ouvertes pour entrer dans un autre monde et pour voir le monde d’une autre perspective.
C’est critique et dangereux que des personnes comme Luzi Meier ont la fonction d’organiser le plan d’enseignement des élevés. Luzi Meier ne se rend pas bien compte qu’il a une position avec une responsabilité importante.


Maiengasse Universität Basel Valérie, Anna, Laila

mardi 16 décembre 2014

Voir-Ecouter, Nurgül

Interview avec Stromae sur TF1
Journal du 20h avec Claire Chazal
Date de diffusion : 30.11.2013
Personnages : Modératrice Claire Chazal (C), Stromae (S) et narrateur (N)          
Durée : 06 :25

Cette vidéo montre une interview avec le chanteur belge Stromae sur la chaîne TF1. Il  s’agit dans la conversation surtout du nouvel album de l’artiste, ‘Racine Carrée’, sorti au moins d’août de 2013. Cependant, on thématise aussi la vie et la personnalité du chanteur, afin de le faire plus connu et populaire chez son public. Quoique le reportage soit court, il contient beaucoup d’informations sur le chanteur.
J’ai choisi cette interview parce que j’aime bien la musique qu’il fait et j’ai voulu  bien savoir plus sur son personnage.






Transcription
C : Un invité exceptionnel dans ce journal. Le chanteur Stromae, artiste singulier dans l’univers, séduit déjà un large public. Il a sorti un nouvel album en août qui s’a vendu à neuf  cent mille exemplaires et/ il part en tournée, un phénomène que nous… découvrirons donc à la fin de cette édition.
[Aspiration longue] Invité exceptionnel de ce journal, Stromae, véritable phénomène musical 2013 puisque son deuxième album, sorti au mois d’août, intitulé ‘Racine Carrée’, s’est déjà vendu à près de neuf cent mille exemplaires dans le monde. Nous avons la chance de le recevoir. Il est passé nous voir [ka] ce soir à l’heure du journal et l sera sur scène à Orléans. Bonsoir/ Stromae.
S : Bonsoir
C : Merci beaucoup d’être avec nous. Alors, on va d’abord découvrir votre personnalité et aussi en exclusivité les images du troisième clip de l’album qui s’intitule ‘Tous les mêmes’. Tout c’la grâce à Romain Gauche (?)
Bande-annonce du clip ‘Tous les mêmes’ [Tous les mêmes et y ont a marre, tous les mêmes tous les mêmes, tous les mêmes…]
N : [Il chante ‘Tous les mêmes’, mais lui ne ressemble à aucun autre.]
[Si tu veux finir maintenant c’est l’monde à l’envers mois je l’disais pour te faire réagir seulement, toi t’y pensais. Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous au prochain règlement. Rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous sûrement aux prochaines règles]
N : Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver, est un chanteur belge de 28 ans d’origine ruwandaise, qui a creéun style singulier.
♫Musique au fond
N : L’univers de la ‘chanson’ française sur fond de musique électro et de Hip-Hop. Stromae fait résonner sa voix grave sur des rythmes dansants et des paroles qui veulent faire réfléchir. [Outai, Papaoutai, outai, Papaoutai, outai, Papaoutai…] Sujets de société, thèmes contemporains comme dans la chanson ‘Papaoutai’ qui évoque l’absence du père. [Papaoutai outai, Papaoutai] L’été dernier, ‘Racine Carrée’, son deuxième album est très vite en tête des ventes. Il court en cinq années de carrière et a déjà une solide popularité
S : [Bonjour]
Passante : Hello
N : Il faut dire que Stromae frappe un grand coup à chaque apparition
                                                                                              [Tu étais formidable, j’étais fort minable...]
N : Dans ce clip hyperréaliste il simule l’ivresse en plein Bruxelles, toure l’écorchure sans doute. On l’a trop comparé à Jacques Brel. [Fooormidable]. Stromae a été cri comme le phénomène du moment. [Formidable, j’étais fort minable]. Il est peut-être bien plus [Nous étions fortmidables].
C : Alors Stromae vous n’avez que 28 ans. Vous êtes déjà l’auteur de plusieurs tubes. Comment vivez-vous, comment ressentez-vous cette popularité ?
S : Vertigineuse. Oui, j’avoue q’ça ça fait toujours peur quoi. C’est toujours parce que, je –j’préfère voir le v-verre toujours à moitié- vide pa’c que sinon c’est pas très amusant et c’est pas très excitant. (D)onc, oui j’ai toujours peur deee de quoi après en fait ?
C : Hm, et vous avez le sent-..le le, vous ‘vez bien la conscience que cette popularité, elle traverse aussi des générations. Vous touchez un public assez large au fond.
S : ça c’est oui j’avoue que c’est un super beau compliment. Jeee, pa’c que je je déteste tout c’qui est snobisme, donc forcément je n’fais ni de la musique pour les vieux ni pour les gamins. [Aspiration forte] Euuh. Je fais de la musique aa pour qui veut l’entendre et euh j’(a)voue que c’est un super compliment d’entendre et ni la musique, pour ni brancher, ni euh des fans de Hip Hop, ni eu…je fais de la musique pour les humains. Et j’avoue que c’est un super beau compliment quand on me dit que c’est intergénérationnel, donc euh je n’ai pas dire merci j-j je sais pas quoi quoi dire d’autre.
C : Alors là vous avez entrepris une grande tournée qui va vous mener...mmm... d’abord au Trianon au moins d’ décembre, puis au Zénith au printemps et à Bercy, une sorte de consécration en novembre, c’est évidemment une salle gigantesque. Est-ce que la scène est pour vous indispensable ?
S : J’avoue que dee d’aller les rencontrer tous ces gens qui ont acheté l’album et qui viennent euh pou-pour voir et par curiosité se dire qu’est-ce qui’ va nous faire en live bah c’est aussi euh euh un devoir quoi et donc j’avoue que ça m m’in-impressionne et puis euh ça donne envie simplement de communiquer quoi et euh j’avoue que à force de passer du temps en studio des fois on-on perd l’humain quoi.
C : En me’ temps les gens sont curieux de savoir quel est votre parcours, comment vous avez vécu, votre destin et aussi des chan-chansons sur votre père. On sait que, votre père, vous l’avez perdu assez jeune. Tout ça évidemment euh intrigue eet intéresse euh votre public et émeut aussi les spectateurs
S : Bb...ap-ap-après je-je je ‘fin p(e)nse que je me trompe mais je-je-j’uis pas tout à fait convaincu eeeuh d’ailleurs c’est vrai que le morceau ‘Papaoutai’ parle pas forcément de mon papa et parle plutôt de part-paternité en générale eeeuh mais j’uis convaincu que si je racontais vraiment ma vrai vie ça intéresserait personne….vraiment. [rire]
C : Alors on vous découvre quand même aussi sous un jour assez audacieux et même courageux da-dans ‘Formidable ‘ on va pas dire que c’est un tube mais tous le monde le fredonne vous l’savez. Vous n’avez pas hésité dans le clip à vous montrer vous-même euh comme un individu un peut dépravé en tous cas un peu eeuh un peu ivrognement dans les rues eeuuuh, au fond c’est c’est peut-êt’ c’est mis à nu qui touche qui touche votre public… aussi.
S : Eeuh je pense que c’était et d’ailleurs un échange que j’ai eu avec euh mon grand frère euh la famille c’est toujours important.
C : [Qui travaille avec vous d’ailleurs ?]
S : Tout à fait.  Euh qui est photographe je l’embrasse d’ailleurs Dady (?) qui me dit eeuh la veille du tournage, pa’ce que je, on ét’ évidemment en grosses hésitations, (on se) disant commet faire ce tr’ caméra cachée ou pas. [Aspiration] il m’a il m’a dit bah avec euh pourquoi est-ce que t’as peur ? Je lui dit bah parce que j’ai peur pour mon image. Il m’a dit ton image/ ? Depuis quand est-ce que tu parles de ton image ? Si tu parles de ton image c’est que t’as changé donc je fais (o) k que c’est bon merci je ne m’dis plus j’y vais tout de suite et j’ fonce
                                                                                                          [C : ‘Racine Carrée’ c’est aussi donc eeuh l’idée que voues êtes un êt’ construit assez solide euh voir mm exigerait méticuleux/ c’est c qu’on voit dans ce dans ce travail, c’est ce qui vous caractérise/
S : Peut-êt’ méticuleux en tout cas euh et ça c’est pour voir le verre à moitié rempli et à moitié vide, c’est que ça risque un maniaque relou eeuh que je suis/
                                                           C : (rire doucement)
S : Eeuh je-j-j’ai pas l’impression que j’sais exactement c’ que je veux et je pense que euh ce qui me caractérise c’est qu’en fait justement je sais pas, c’est un jour c’est noir, un jour c’est blanc [Aspiration forte]. Euh bâtard que je suis euh moitié moitié euh voilà le montre bien euh, mais c’est vrai que je-je sais jamais en fait, je sais jamais et c’est ça mon problème et qui fait ma particularité sur mo(i) quoi.
                                               [C : Et sûrement l’intérêt évidemment des-des chansons de ce que vous écrivez, de ce que vous composez. On vous compare/ souvent à Jacques Brel, j’ais pas si euuuuh évidemment c’est c’est f-flatteur mais j’ais pas si vous avez envie d’accepter cette comparaison\
S : Brel, c’est plus par respect. Pour lui, son parcours, son œuvre que euh je-je n’accepte pas ouuu je prends très bien, c’est un très beau compliment mais, par pudeur je préfère laisser là où il est parce queee/ [Aspiration] jamais je n’oserais m(on) comparer à lui. [rire]
C : C’est Stromae ! Merci infiniment d’être venu nous voir et d’être passé sur cee plateau. Evidemment, on vous fait beaucoup d choses pour cette euh tournée et l’album donc ‘Racine Carrée’/ qui est en vente depuis le moins d’août dernier. Merci infiniment de votre présence.
                                                                                   S : [Merci, merci] doucement



Analyse de l’interview
Dans cette analyse je vais jeter un regard sur quelques types d’argument utilisés dans l’interview et je vais aussi faire des remarques sur le vocabulaire.
Comme il s’agit d’une interview à la télévision, on constate tout de suite que le langage de la modératrice et formel et soigné. Elle vouvoie son invité et montre aussi une certaine distance à lui. Au contraire, Stromae utilise un registre moins élevé ce qui ne veut pas dire qu’il se sert d’un langage familier. Ce qui est frappant, c’est le fait que le chanteur commence presque chaque phrase avec le verbe avouer. Il dit alors toujours ‘J’avoue que…’ au lieu d’utiliser une autre formule. Parfois il le répète même plusieurs fois dans un seul énoncé. Il dit aussi quelque fois quoi à la fin de ses phrases, un mot explétif appartenant au langage quotidien. Cet explétif n’a pas de rôle grammatical, mais sert plutôt à assurer la transmission de ce qui est dit à l’interlocuteur ou simplement pour orner la phrase.
Un autre phénomène linguistique, très fréquent dans la langue française, est l’omission des syllabes et des lettres, générée par la vitesse de parole et l’économie de la langue. Comme dans les exemples : pa’c que, peut-êt’, m’dit, j’uis. Ce phénomène est clairement audible dans toute l’interview. Stromae a souvent l’air d’hésiter et de réfléchir quand il répond aux questions, ce qui se montre dans les expressions euh ou et. Il faut quand même admettre que cette hésitation est normale, comme il s’agit des réponses spontanées et non pas réfléchies à l'avance. On rencontre dans l’interview également des anglicismes comme : tube, snobisme, en live, fan, qui ont affaire avec la branche de la musique, puisqu’elle est influée par le monde anglophone.

Quelques types d’argument

Argument de causalité
-Je déteste tout c’qui est snobisme, donc forcément je n’fais ni de la musique pour les vieux ni pour les gamins.
- J’avoue que à force de passer du temps en studio des fois on-on perd l’humain quoi.
-Si tu parles de ton image c’est que t’as changé.

Argument par les faits
- On sait que, votre père, vous l’avez perdu assez jeune. Tout ça évidemment euh intrigue eet intéresse euh votre public et émeut aussi les spectateurs.

Argument  ad personam

-Euh bâtard que je suis euh moitié moitié euh voilà le montre bien euh, mais c’est vrai que je-je sais jamais en fait, je sais jamais et c’est ça mon problème et qui fait ma particularité sur mo(i) quoi.