jeudi 9 octobre 2014

Traduction - Katja




22) La légende du Tessin
Un jour, les disciples de Jésus sont arrivés dans une ville. Comme ils avaient marché longtemps, ils avaient grand faim.1 Ils sont entrés dans une boulangerie pour acheter une miche de pain pour cinq sous. La boulangère les a priés d’attendre jusqu’à ce qu’elle ait retiré2 le pain du four. Quand elle avait ouvert le four, elle a constaté que les miches qu’on avait mises dedans3 étaient trois ou quatre fois plus grandes que normalement.
Elle en a pris une et a dit : « Je n’ai pas de miche à cinq sous, celle-ci vous en coûte dix. » Sans rien dire, les disciples ont quitté la boulangerie. Peu après, ils en ont trouvé une autre où tout s’est passé exactement comme dans la première.
Enfin, ils sont entrés dans le troisième magasin. Quand la pauvre femme qui y vendait du pain a ouvert le four, elle s’est exclamée : « Oh, voyez comme mes miches sont grandes aujourd’hui ! Prenez la plus belle. Jamais vous n’aurez une pareille pour les cinq sous qu’elle vous coûte. »
Les disciples ont pris le pain, et après qu’ils l’avaient distribué entre eux, ils ont mangé à belles dents. Quand ils étaient rassasiés, ils ont demandé à leur maître, qui les avait suivis partout : « Quelle récompense allons-nous donner à cette femme gentille, qui nous a vendu un pain à cinq sous, qui était trois fois plus grand que ceux de ce prix ? » - « Payez les cinq sous qu’elle a exigés » a répondu Jésus. « Si vous donnez plus qu’elle a exigé à cette femme, vous pouvez l’exposer au danger de perdre sa sincérité, mais ça c’est un bien précieux, qu’elle possède ; il lui permettra de surmonter toutes les difficultés qui l’attend encore. Dans un autre monde, elle trouvera la récompense juste pour tout ce qu’elle a fait ici-bas. »

Explications de grammaire
1 « ils avaient marché longtemps » est au plus-que-parfait parce que l’action était déjà terminée quand les disciples sont arrivés dans la ville. « ils avaient grand faim » est à l'imparfait parce que c’est une description d’une situation au passé.
2  La conjonction « jusqu’à ce que » est toujours suivi d’un subjonctif.
3  Il faut ajouter –es au participe passé mis parce que le verbe se réfère aux miches.

Quelques mots sur le texte
Ce texte raconte l’histoire d’une femme de boulanger qui vend du pain à cinq sous aux disciples de Jésus, alors qu’il vaut mieux. Jésus dit à ses disciples, qu’ils ne doivent pas donner plus qu’elle exige à cette femme, parce qu’elle va trouver sa récompense dans un autre monde. Cette remarque de Jésus montre sa foi dans la résurrection et doit indiquer aux lecteurs qu’on va toujours être récompensé de ses bonnes actions. Chaque jour une bonne action !

Le Chat de Gelück
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Tacita Dean
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Une sélection des fausses interviews de 120 secondes

Traduction Nurgül


Lettre à Franz Xaver Kappus

1Paris, le 17 février 1903

Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me demandez. Avant, vous avez demandez aux autres. Vous les envoyez aux magasins. Vous les comparez avec des autres poèmes  et vous vous inquiétez quand certaines rédactions refusent vos tentatives. Maintenant, (comme vous m’avez permis de vous conseiller) je vous prie d’abandonner tout cela. Personne ne peut vos conseiller et aider, personne. Il y a qu’un seul moyen. Entrez en vous-même. Cherchez la raison qui vous fait écrire ; demandez-vous si vous devriez mourir, s’il serait 2interdit à vous d’écrire. Demandez-vous : Dois-je écrire ? Si vous pouvez répondre à cette question par un fort et simple « je dois », dons constituez votre vie après cette nécessité. Alors, approchez-vous de la nature. Ensuite, essayez de dire, comme le premier homme, ce que vous voyez, aimez et perdez. N’écrivez pas des poèmes d’amour. Evitez d’abord les formes qui sont trop courantes et ordinaires, elles sont les plus difficiles.  Décrivez vos tristesses et souhaits. Vos pensées, votre foi. Décrivez tout cela avec une sincérité et utilisez pour vous exprimer les choses de votre entourage, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre vie quotidienne vous paraît pauvre, ne l’accusez pas ; accusez vous-même, dites à vous  que vous n’êtes pas suffisamment un poète, d’appeler ses richesses. Car, pour le créateur il n’y a pas de pauvreté et pas un lieu pauvre et indifférent. 3Et si vous étiez même dans une prison vous auriez toujours votre enfance, cette royale richesse délicieuse, ce trésor des mémoires.

Explications :

Ecrire la date et l’indication du lieu
On écrit d’abord le lieu et ensuite la date avec l’article définit, masculin. L’année se place à la fin. On sépare le lieu et la date avec une virgule


Verbe2
Interdire à qn de faire qch


Phrase conditionnelle3 
Si + imparfait + conditionnel 1,
Ex : « [] si vous étiez [] vous auriez [] »

Traduction Raquel, version révisée

L'image de Ramuz 
Charles Ferdinand Ramuz naquit le 24 septembre  1878 à Lausanne. Lui, écrivain qui devait se faire connaître par ses descriptions des montagnes et des villages vaudois et valaisans, grandit dans une ville. Il alla au lycée, réussit le bac à 18 ans et étudia ensuite à l'Université de Lausanne pendant trois ans. 
Un séjour d' un an à Paris, le centre de la culture française, fut de grande importance pour Ramuz. 
En 1897, le jeune homme revint en Suisse pour embrasser la profession de professeur sur demande de son père. Heureusement pour lui et pour ses futurs lecteurs, il tomba malade avant d'avoir pu accepter  son poste. 
A partir de ce moment-là il se consacra entièrement à sa profession d’ écrivain. Il put de nouveau aller à Paris où il passa un bonne partie  de sa vie. En 1914 il retourna définitivement en Suisse, plusieurs/quelques semaines avant le début de la Première Guerre Mondiale. Néanmoins il ne se sentit jamais tout à fait bien ici. Ramuz, qui est considéré comme un monument national, n’a jamais pu se conformer à la mentalité suisse. Une autre ironie du sort: l'auteur romand, dont on peut voir le visage sur les billets de 200 francs, eut pendant toute sa vie des problèmes d'argent. 
Sur sa relation avec la Suisse il écrivit: " On est un pays où on ne revient jamais. On ne peut pas y revenir; on reste ici car ce n'est qu'en restant ici on apprend à s'en contenter". 
Il ajouta que ceux qui revenaient en Suisse ne s'adaptaient jamais. 
Explications de grammaire: 
  1. La proposition subordonnée relative: 
  • se joint à un nom du pronom qui est son antécédent (dans la prop. princ.) 
  • introduite par un pronom relatif 
  • peut-être  1. déterminative ou 2. explicative (entre virgules, on peut le laisser tomber) 
  1. La tournure 'Ironie des Schicksals' on le dit en français: 'L'ironie du sort' 
  1.  'avant de' exige un subjonctif qu'on peut éviter en utilisant l'infinitif (dans ce cas là, l'infinitif passé  cf. "avant d'avoir pu prendre") 
Cette traduction nous raconte brièvement la vie de C.F. Ramuz. Il grandi en Romandie mais passa aussi pas mal de temps à l'étranger, puisque il ne s'adapta jamais à la Suisse. Il ne répondit pas aux attentes de son père, car il devint écrivain et non pas professeur. Son style plutôt libre lui fit perdre beaucoup de temps pour se faire connaître. De plus, Ramuz vécut les deux Guerres Mondiales en passant toute sa vie avec des problèmes d'argent. 
Pour en savoir plus: http://pages.infinit.net/poibru/ramuz/