jeudi 4 décembre 2014

Interview avec Kwayera - Raquel C. version révisée

Interview 

Kwayera, 20 ans, réfugiée du Nigeria 

J'ai fait mon interview avec une jeune femme qui a grandi au Nigeria avec son père et ses frèresA 13 ans, elle est partie seule pour se réfugier en Suisse. Maintenant elle habite dans une résidencpour demander l'asile. Je me suis intéressée à sa vie, aux circonstances et à la raison pour laquelle elle s'était enfuie. 

R: interviewer 
K: interviewé 

R: Bonjour Kwayera 
K: Bonjour 
R: Comme on a déjà discuté, je te poserai des questions sur ta vie et comment tu l'as passée...oui? 
K: Oui d'accord 
R: Bon alors, comment est-ce que t'as passé ta vie, c'est-à-dire, comment était la situation à la maison? 
K: baah: J'ai une sœur et trois frères, mon père a plusieurs femmes et, à cette époque-là, on ne savait pas où était notre mère parce qu'elle avait été réfugiée aussi. Mon père lfrappait et après il lui a interdit de travailler et de sortir, puis elle a fui en nous laissant avec lui. Il nous a interdit d'aller à l'école et on était obligés de rester à la maison et de faire le ménage. Le plus horrible était le jour quand il m'a dit qu'il avait trouvé un homme pour moi. Depuis ce moment-là, il y avait toujours des hommes dans notre maison, des hommes âs, un pour moi et l'autre pour ma sœur. On a décidé d'aller chez notre tante, là on a passé un super temps tous ensemble, parce qu'on avait le droit de sortir, de jouer, on allait à l'école et on avait des amis. de la musique, des fêtes...on avait une vie normale. 
R: Et après? Vous avez fui ensemble? 
K: Non, non...ma tante a émigré et on a dû rentrer chez notre père. Les hommes étaient toujours chez nous et notre père insistait pour nous marier avec eux. Tout était encore plus horrible qu'avant. Les deux hommes avaient le même âge que mon père et avaient déjà plusieurs femmes... 
R: Alors c'étaitou c'est toujours normal de se faire marier avec quelqu'un? 
K: oui, chez nous c'est normal, c'est le père qui choisit le mari et c'est presque toujours un de ses amis, c'est la tradition, mais mon père avait aussi d'autres raisons. R: Tu crois donc, qu'il y a eu des raisons qui n'ont rien à voir avec la tradition? 
K: oui, parce que tu sais, les pères reçoivent de l'argent et je crois que mon père était content pouvoir nous faire dégager, comme ça il ne devait plus s'occuper de nous. 
R: Oui, c'est possible. Mais, dis-moi, quel âge est-ce que tu avais quand t'as décidé de fuir? 
K: Booof, depuis toujours, depuis très petite, mais bon voilà on n'avaient pas la possibilité ni le courage de fuir.  
R: D'accord, mais quel âge avais-tu quand tu t'es enfuie finalement? 
K: J'avais 14 ans, c'était peu après mon anniversaire, le mariage était préparé et je devais passer plus de temps avec mon futur mari. Un jour, mon père m'a dit que je devais déménager de chez lui et là j'ai fui. Malheureusement, je ne pouvais pas prendre ma sœur avec, parce que, sinon, mon père nous aurait suivies 
R: A14 ans t'es partie en Europe? T'as pas eu peur? 
K: Et comment que j'avais peur, beaucoup. Je ne savais pas l'allemand, que le français, mais c'est un dialecte africaine. Donc ce n'était pas facile de me faire comprendre...je me souviens du jour où je suis arrivée à la gare et demandé à une dame de me dire comment aller à la direction que j'avais trouvé de ma mère. Elle voulait appeler la police mais j'ai dit non, parce que chez nous la police ne fait rien. Alors...une autre dame m'a dit quel train il faudrait prendre et je suis arrivée chez ma mère. 
R: Et comment ça va? Qu'est-ce qu'elle a dit? 
K: Elle était très heureuse, on a parlé beaucoup et on a décidé de demander l'asile. Maintenant on est dans la procédure de demande d'asile. 
R: Et comment tu te sens maintenant? Tu es satisfaite? 
K: Sincèrement, j'sais pas. Mes frères me manquent tellement et ce n'est pas facile de s'habituer à cette tradition, l'école, la langue...Surtout la couleur de ma peau n'est pas très acceptée 
R: Est-ce que tu regrettes ta fuite? 
K: Regretter non, mais je voudrais bien revoir ma famille 
R: Alors tu penses à retourner un jour? 
K: Oui, ça c'est sûr. Je veux aider ma mère et ma famille. ça sera dur, mais comme elle m'avait toujours dit ma mère, si on rassemble tous nos forces et courage, on ne réussit pas tout ce qu'on veut mais assez pour être content. 
R: Oui, c'est joli ça, et sûr. Donc, je termine ici. merci beaucoup pour ta franchise et je te souhaite plein succès pour l'avenir 
K: Merci beaucoup 


Recherches: 

En Suisse on peut demander l'asile chez un centre de la fédération suisse de migration. Ces centres sont établis à Bâle, Chiasso, Vallorbe, Altstätten et Kreuzling. 
Les demandeurs d'asile doivent s'identifier et prouver leur identité. Après, ils sont interviewés personnellement et ils doivent expliquer les raisons pour lesquelles ils se sont enfuis de leur pays. 
Selon leurs raisons, la confédération décide de la manière de procéder. En Suisse il y a une classification entre les réfugiés, il y a les demandeurs d'asile, les personnes admises à titre provisoire, les réfugiés statutaires au bénéfice de l'asile, les réfugiés statutaires admis à titre provisoire, les personnes à protéger et les requérants d'asile déboutés. 
Il existeaussi des journées des réfugiés. Ces journées favorisent les échanges mutuels et les rencontresCette année encore divers événements ont eu lieu partout en Suisse durant la journée nationale des réfugiés (samedi 14 juin), le dimanche des églises des réfugiés (dimanche 15 juin) et la journée mondiale des réfugiés (vendredi 20 juin).