vendredi 7 novembre 2014

voir - écouter, têtes à claques de Laila R













VOIR – ECOUTER

à Têtes à claques  (en allemand
Ohrfeigengesicht)

1) Typologie et synthèse
Il ne s’agit
pas d’une transcription classique d’une interview mais d’une transcription
s'intéressant au niveau du dialecte québécois. Les têtes à claques sont des personnages
d'une vidéo d’animation qui reproduisent une scène quotidienne. Dans
ce film vous retrouverez une scène à l’école où l’élève Gabriel et ses copains
font connaissance avec leur nouvelle professeure, madame Duguay. Celle-ci tente
d’enseigner à la classe quelques fondements de mathématique, mais le tout ne se
déroule vraiment pas comme prévu. 


2) Transcription



P =
Professeur
G = Gabriel,
élève avec des cheveux bruns
tE = toutes élèves
E2 = élève
avec des cheveux blonds
E3 = élève
en arrière
Ef = fille








P :        Bonjour
les enfants. Mon nom est Mme Duguay et c’est moi qui va être votre professeur
cette année. Alors pour commencer la journée on va se réchauffer avec des petits
exercices de mathématique.

tE :       (en
chœur)
beeeeeh

P :        tu
tu tu tuuu, arrêtez ça tout de suite là, vous allez voir c’est un problème
simple simple simple . OK, concentrez-vous bien. Marie a six pommes. Si Paul
lui prend deux pommes, combien restera-t-il de pommes à Marie ?
Oui Gabriel ?

G :       beh
beh moi j’ai une question, beh pourquoi Paul prend des pommes à Marie ?

E2 :      ouais c’est vrai ça ! Pourquoi ?

E3 :      ouais c’est vrai, pourquoi ?

P :        A
beh ça c’est…hmmm je ne sais pas…ce n’est pas très important – concentrez-vous
juste sur le problème.

G :       beh beh pour moi, c’est le seul
problème ! He Paul, c’est un piqueur des pommes.

E2 :      Piqueurs des pommes, piqueurs des pommes,
piqueurs des pommes

P :        non
non non ce n’est pas ça vous comprenez pas…ehm imaginez-vous que Paul et puis Marie
sont de très bons amis. Paul a fait ça juste pour rire.

E2 :      oui alors mais il n' y a, il n' y a rien de
drôle là dedans. C’est…c’est…

G :       Tout le monde sait que c’est contre la loi de voler les biens de
l’autrui
.
P :        Ah
(re)garde c’est juste une histoire pour illustrer un petit problème de
mathématique. là, Fai…Fais juste six moins deux. Okay ?

Ef :      ça
fait quatre, ça fait quatre

G :       non
non, non non, non non non non c’est pas juste le seul problème de mathématique
c’est aussi un grave problème de comportement et puis ça range notre société enfin
on ne commencera pas à tolérer ça  eeuh dans
mon livre Paul est un voleur
puis eeh faut qu’il aille au prison

E2 :      faut
qu’aille au prison, faut qu’aille au prison, faut qu’aille au prison 

E3 :      au
prison, au prison, au prison

P :        E..eh…ecoutez
enfants, on peut pas envoyer Paul à prison, savez-vous pourquoi ? 

G :       non ?

P :        Parce
que Paul n’existe pas !
OK ? J’ai j’ai j’ai l’inventé, là, il n’existe pas,
c’est c’est une petite histoire et c’est tout. Il n y a pas de Paul.

G :       ah
ouais ? Mais là c’est si Paul n’existe pas c’est, c’est…c’est qui qui à
volé les pommes à Marie d’abord ? hein hein hein ?  


E2 :      oui
c’est vrai ça c’est qui hein c’est qui ?

P :        oh
boy je sens qu l’année va être longue

G :       Puis
à part de cela, je ne sais pas mais vous avez été où quand tout ça c’est
arrivé? Hein ?
            Tu
as un alibi ? , enfin c’est parce que tu parles comme tu étais là c’est
pas mal… ????

E3 :      Check
dans sa sacoche, là les pommes se trouvent.  


Ring ring riing (cloche)

P :        uuh…

G :       après
tout ça considère-toi chanceuse t’es sauvé par la cloche. Parce que c’est toi
je suspect le numéro 1 dans cette histoire.

P :        oooh,
où c'est qu'j'ai mis mes valiums moi là.

G :       Et
puis pense-toi pas N’est ce pas de pousser dans l’intégrassion parce que moi je
ne peux pas finir avec tout l’inquiet ne peut que commencer.  
            And
dont even think about taking off during recess because I’m not done with
you ! The inquest has just begun.

E2 :      C’est
louche dans la fa.



3) Deux analyses :
grammaticale et linguistique
Exemple grammaticale :
L’utilisation
de l’expression « là » est fortement présente dans la vidéo des têtes
à claques, ce mot emporte plusieurs significations. Le Petit Robert divise les
différentes positions de « là » en six parties :
- comme adverbe, désignant le lieu «Ne restez pas ici, allez là.»
- en combinaison avec le verbe être «être là = être présente»
- suivi d’une relative «Je suis allé là où vous êtes allé.»
- accompagnant un pronom ou un adjectif
démonstratif, qu’il renforce «C’est là
votre erreur.» « Celui-là. »
- précédé d’une préposition « De là on aperçoit la mer. »
- Là, s’emploie parfois dans des dialogues pour
exhorter, apaiser, rassurer. Comme c’était souvent la cas dans le clip. « Hé là, doucement. »
Exemple linguistique :
Le
français lequel qu'on parle à l'est du Canada est différent du français standard
parlé en France. Ce dialecte s’appelle le québécois qui est une sorte de mélange
entre le français et l’anglais. La langue des
américains influence fortement la culture et la langue à Québec. Alors, le
québécois est une variété de la langue française, parlée au Canada. Les
caractéristiques du français canadien sont les anglicismes. Ils utilisent
couramment des mots en anglais ou créent un nouvelle forme, un néologisme en
franglais (français / anglais). En anglais on parle du « shopping »,
au Canada on parle du « magasinage ». Dans l’extrait la maîtresse
utilise des anglicismes: « oh boy » ou avec la
prononciation anglaise du mot « O.K. ». De plus il y a différentes
prononciations des mots, par exemple dans l’extrait des mots « enfants »
ou « comportement » , le « e » est prononcé beaucoup plus
fort et ressemble presque à un « a » ouvert.  Le mot « bien » est également
diversement prononcé, on entend presque chaque phonologie, le « n »
apparaisse comme une consomme prononcée avec le palais.
Par rapport au français de France il y a encore une autre
distinction. Les Canadiens respectent toujours les formules en féminins, ça
veut dire qu’ils utilisent la forme masculine et féminine : Par exemple –
le professeur, la professeure.


4) Deux explications /
recherche
Exemple
d’explication :
Par rapport à l’aspect pédagogique, cette vidéo nous montre très bien que
le professeur doit trouver de bons exemples pour illustrer son enseignement, parce que les
enfants avec tel âge remarquent non pas seulement le problème de mathématique,
mais aussi le problème du vol des pommes. Chez les enfants l’équité est
fondamentale et c’est pour ça que toute la classe se focalise sur le vol et les
causes qui sont liés avec ceci. Une personne pose la question et toute de suite
les autres élèvent commencent à répéter la question : « Pourquoi
est-ce que Paul a volé des pommes ? ». C’est un phénomène chez les
enfants qui crée une sorte de dynamique de groupe et qui pourra être assez
difficile à résoudre pour le professeur. L’effet c’est une
distance entres les élèves et le professeur, car le professeur n'est
plus crédible. L’incompétence de cette professeure rend la situation encore
plus tragique. L'explication du professeur selon laquelle Paul et Marie sont des
amis, crée un effet de contradiction, parce que les élèves savent bien que
normalement on ne vole pas et surtout pas chez son ami. L’image du professeur
est assez stéréotypée et est incarnée d' une
façon humoristique, une critique des professeurs et de leurs moyens
d’enseignements.
Exemple
de recherche :
- Qu’est-ce que ce sont les têtes à claques?
Têtes à claques est un site internet humoristique québécois créé en
l’année 2006 proposant aux internautes une série de courts clips vidéos
d’animation 3D. Cettes vidéos mettent en scène différents personnages dans des situations cocasses.
Grâce à l’internet les vidéos se diffusent très vite et connaissent un
grand succès. Parfois les clips sont transmettent à la télévision ou à la radio au
Canada.
Le créateur des têtes à claques a voulu originalement créer une émission
éducative pour enfants, mais pendant son travail qui consiste à créer des animaux avec
de la pâte à modeler, il a remarqué la chose suivante :
« Les Têtes à claques
sont un accident. Je me suis vite rendu compte que 90 % du temps, les gens
qui font de l’
animation 3D ne font qu’animer des bouches et des yeux. Alors, j’ai commencé à faire
des tests et comme je suis très paresseux, je me suis dit que j’allais filmer
mon visage et ensuite mettre ma bouche et mes yeux sur les bonshommes en pâte à
modeler. »
De plus, le créateur s’est
inspiré du film «Chicken Run» qui
est également fait d’une technique d’animation en 3D.
En 2007 le créateur à gagné un
prix dans la catégorie « L’artiste qui vous fait pisser dans vos
culottes ».  Le nombre des visites de son site
internet est phénoménal et son clip le plus fameux a été vu plus de 150'000
fois, par exemple le film : On déménage.





Ouïr - Voir, Alessandra







Le dîner de cons


Le dîner de cons est à l’origine une pièce de théâtre écrite par Francis Veber qui en 1998 décide d’en faire un film s’occupant de la régie et du scénario.
Deuxième (après Titanic) aux box-offices de plusieurs pays en 1998, le film est immédiatement un grand succès public et critique et reçoit plusieurs récompenses, parmi lesquelles le César et le Prix Lumière pour le meilleur scénario et le meilleur acteur. Effectivement Jacques Villeret est extraordinaire dans le rôle principal de François Pignon, excellent aussi l’ensemble des interprètes de cette comédie : Thierry Lhermitte (Pierre Brochant, riche éditeur), Francis Huster (Just Leblanc, écrivain), Daniel Prévost (Lucien Cheval, contrôleur fiscal), Alexandra Vandermoot (Christine Brochant, femme de Pierre). Il existe un remake américain du film français, The Dinner, réalisé par Jay Roach, dans lequel Steve Carrell interprète Pignon et Paul Rudd joue le rôle de Brochant. 
Pierre Brochant, un riche éditeur parisien, s’amuse avec ses amis en organisant chaque semaine un dîner de cons : le but est d’inviter des cons pour se moquer d’eux sans qu’ils s’en rendent compte ; la soirée se conclut avec l’élection du champion des cons. Pierre, qui n’a pas de bon candidat pour sa prochaine rencontre, est désespéré, mais, à la fin, un de ses amis lui en propose un. Il s’agit de M. François Pignon, personnage excentrique, employé du Ministère des Finances et passionné de maquettes en allumettes. Savourant la victoire, pour mieux connaitre le personnage, Pierre invite M. Pignon à passer chez lui avant de se rendre ensemble au fameux dîner. Malheureusement, quand le jour du repas arrive, Pierre est bloqué par un tour de reins qu’il s’est procuré dans l’après-midi en jouant au golf. Sa femme Christine lui demande de rester avec elle et de ne pas aller à cette réunion, mais lui ne veut pas renoncer à son moment de gloire : il décide d’ignorer sa douleur aux reins et de participer au dîner avec son con. Christine décide alors de sortir et le laisse seul. C’est à ce moment-là que M. Pignon arrive. Dès qu’il met le pied chez Pierre, les deux ne quitteront plus l’appartement, qui devient la seule scène où les vicissitudes de l’amphitryon, provoquées par le bien intentionné, mais maladroit Pignon, se succèdent l’une après l’autre, gâchant non seulement les plans pour la soirée, mais aussi la vie, faite de mensonges et de trahisons, de M. Brochant. Les deux personnages s’opposent complètement. Si Pignon est un petit homme d’aspect ordinaire, un simple et ingénu agent comptable et – il faut bien le dire – un véritable idiot, Brochant par contre est beau, riche et intelligent. Mais Pignon est aussi altruiste et généreux, tandis que Brochant est un arrogant sans cœur. 80 minutes de divertissement, où le comique, en laissant de côté toute sorte d’intention moralisatrice, transmet un simple message : il vaut mieux être  con au cœur pur plutôt qu’intelligent, cynique et sans scrupules. 
Les deux scènes que j’ai choisies montrent bien non seulement l’opposition entre les deux personnages principaux, mais aussi le renversement au final du film par rapport à la situation initiale. La première scène se situe au début de l'histoire, à l’arrivée de Pignon, quand le médecin vient de sortir de chez Brochant. Celui-ci, se réjouissant de sa propre supériorité, semble triompher sur le pauvre ingénu qui lui parle sans arrêt de sa bizarre passion : les maquettes en allumettes. Malgré la douleur aux reins, Pierre est tenté de rejoindre ses copains au dîner. Mais quand il essaye de se relever pour sortir, le maladroit Pignon lui tombe dessus, en déclenchant la série de péripéties qui changeront la vie de Brochant.
         La deuxième scène est reprise du final où Pignon, ayant découvert qu'il est le con du dîner, décide d’aider quand même Brochant à se réconcilier avec sa femme. Cette fois, c’est lui qui triomphe, grâce à sa générosité et à son sens de l’empathie, face à l’égoïsme de son hôte.

Le final, à ce point, s’annonce prévisible et un peu affecté, mais la dernière connerie de Pignon, le rend génial et pas du tout banal. 


Première scène. Source : http://youtu.be/fZcsIjO5rOo



Deuxième scène. Source :  http://youtu.be/FU1rJzi_3Wg