jeudi 30 octobre 2014

Chapitres 29-32, Nurgül

Le bain

Les jumeaux et la servante arrivent à la cure avec des sacs de nourriture. La servante se met immédiatement à laver les habits sales des jumeaux, en attendant elle les prie de se baigner. Mais comme les garçons ont honte de se déshabiller devant elle, ils hésitent. C’est alors la servante qui commence à se dévêtir et à se laver. Les jumeaux observent attentivement son corps nu et mûr. Après qu’elle a fini de se baigner, elle change l’eau pour les garçons. Les garçons, oubliant leur honte, se lavent aussi. Peu après, la servante leur coupe les ongles et les cheveux, pendant que leurs vêtements sèchent. Comme elle les adore tellement, elle les embrasse et les caresse à tel point qu’elle suce même leurs sexes. Les jumeaux qui restent indifférents au début, participent aussi après un moment. Quand ils veulent rentrer chez eux, elle leur dit de venir chaque samedi pour qu’elle puisse laver leurs habits sales.


Dans ce chapitre les garçons ne sont pas seulement confrontés à la sexualité, mais c’est aussi la première fois qu’ils la vivent physiquement. Ils font alors leur première expérience avec la servante, bien qu’ils l’aient déjà vue chez Bec-de-Lièvre. Ce qui frappe aux yeux, c’est le fait que les jumeaux ne refusent pas l’importunité de la servante. Ils participent même à ce jeu. La servante, évidemment, n’a pas conscience de commettre un crime avec deux mineurs.


Le curé

Le samedi suivant, les deux garçons vont de nouveau chez le curé pour prendre leur bain. La servante leur a fait des tartines. Ils se trouvent dans la cuisine quand le curé entre et les prie de l’accompagner dans sa chambre.  Là, il leur tend l’enveloppe avec l’argent pour Bec-de-Lièvre et sa mère. Ensuite, le curé demande aux jumeaux s’ils connaissent la Bible, ils disent qu’ils l’ont déjà lue. Ils ajoutent aussi qu’ils en savent même quelques passages par cœur. Cela étonne le curé, car il ne l’attendait pas.  À la fin de la conversation, les frères demandent au curé s’il peut leur apporter d'autres livres d’histoire et de géographie, car ils aiment lire. 


Ce chapitre montre encore une fois au lecteur combien  les garçons sont mûrs déjà . Ils ont lu la Bible et ont généralement une grande connaissance du monde. Ils se comportent plutôt comme des adultes que comme des enfants. Dans ce chapitre on peut également déceler une critique par rapport à la religion quand ils disent : « Nous aimerions lire d’autres livres que la Bible […] Des livres qui racontent des choses vraies, pas des choses inventées. » (p.82) Cette citation explicite que les jumeaux ne croient pas en Dieu, soit parce qu’ils ont vu beaucoup de cruauté, soit à cause de l’enfance qu’ils ne peuvent pas vivre comme ils devraient  eu avoir le droit à nos yeux.



La servante et l’ordonnance

Les frères et la servante sont en train de cueillir des cerises du jardin de la grand-mère, quand l’ordonnance et l’officier étranger arrivent. Tandis que l’officier va tout droit à sa chambre, l’ordonnance s’arrête pour parler avec eux. Après un moment, la servante admet qu’elle aime bien l’officier, mais lui, il l’ignore. Comme l’ordonnance doit nettoyer la chambre de l’officier, il demande l’aide des autres. Les jumeaux se mettent aussi à la nettoyer, quand ils doivent soudainement quitter la chambre. La servante et l’ordonnance ayant flirté beaucoup, commencent à passer à l'acte. Les garçons qui veulent savoir ce qui se passe dedans, les observent par les trous dans le galetas. À partir de ce jour-là la servante revient souvent pour répéter ce qu’elle a fait avec l’ordonnance.


Ce chapitre traite la relation sexuelle entre la servante et l’ordonnance. Quoiqu’elle s’intéresse à l’officier, elle couche avec son ami. Ici, la thématique de la sexualité est encore une fois présente, bien que les jumeaux soient trop jeunes pour la comprendre. Comme ils n’ont personne qui puisse la leur expliquer, ils font connaissance abruptement avec la sexualit, forcés d'y assister par leur entourage.


L’officier étranger

Dans ce chapitre les jumeaux font connaissance avec l’officier. Comme il ne parle pas leur langue, il demande à l’ordonnance de traduire. Les garçons ont l’air très réservés au début et ils ne veulent pas lui répondre. L’officier dit ensuite qu’il les admire à cause de leur force et veut savoir pourquoi ils se frappent mutuellement. Les frères lui expliquent  alors leur exercice d’endurcissement. Après cela, l’officier emmène les enfants à sa chambre où il les fait asseoir sur ses genoux et les caresse doucement.  Ensuite, il leur tend deux cravaches et ordonne qu’ils le frappent. Les garçons commencent à frapper d’abord son dos et ensuite son corps entier nu à toute force, sans hésiter une seule fois. Ils s’arrêtent quand l’officier pousse un  fort à la fin.


Ce chapitre est particulièrement important à cause de ce qui se passe entre l’officier et les jumeaux. L’officier caresse les garçons, il s'avère être pédophile.Ce qui est encore bizarre, c’est qu’il se laisse fouetter par eux. Ici, on pourrait presque parler d’une préférence sexuelle extraordinaire ou bien de masochisme. C’est pour les frères de nouveau une confrontation brutale avec la sexualité, mais surtout avec des désirs sexuels étranges qui nous montrent une soumission volontaire de l’officier, lui qui incarne la force et la victoire.  Cela révèle le paradoxe entre ce qu’il désire sexuellement et ce qu’ilest.

Traduction Marina

L’identité

Un hôtel dans une petite ville au bord de la mer en Normandie qu’ils avaient trouvé par hasard dans un guide. Chantal était arrivée vendredi soir pour y passer une nuit seule, sans Jean-Marc qui, le jour suivant, voulait suivre vers midi. Elle posa sa valise dans la chambre, sortit et retourna au hôtel-restaurant après une promenade dans des rues inconnues. A sept heures et demie la salle était encore vide. Elle s’assit à une table et attendit que quelqu’un la notait. De l’autre côté, auprès de la porte de cuisine, il y avait deux serveuses qui étaient absorbées dans une discussion. Comme Chantal détestait crier à voix haute, elle se leva, passa la salle et s’arrêta à côté d’eux. Mais elles étaient trop occupées avec leur thème.
- Je te dis, cela dure déjà dix ans. Je connais la famille. C’est affreux. Et il n’y a pas de trace. Aucune. La télévision a informé là-dessus.
- Qu’est-ce que lui est passé ?
- On ne peut pas se l’imaginer1. C’est trop terrible.
- S’il s’avait agit d’un meurtre, on aurait trouvé le corps lorsque on avait cherché dans tous les environs.
- Et un enlèvement ? Qui pourrait l’avoir enlever, et pourquoi ? Comme il n’avait pas beaucoup d’argent, on ne croirait à un enlèvement.
Les deux serveuses plaignirent le désespoir de la famille qui était présentée à la télévision.
- Peux-tu t’imaginer dans quel désespoir elle justement vive2?
Enfin elles remarquèrent Chantal.
- Connaissez- vous l’émission sur des disparus ? Perdue de vue s’appelle-t-elle.
- Oui, dit Chantal.
- Peut-être avez-vous vu3 ce qui est arrivé à la famille Bourdieu. Ils sont d’ici.
- Oui, c’est affreux, dit Chantal qui ne savait pas comme elle pouvait passer d’une discussion concernant une tragédie à la question triviale du repas.
Enfin la serveuse lui dit de s’asseoir, elle alla appeler le maître d’hôtel.
Sa collègue ajouta : « Imaginez-vous : quelqu’un que vous aimez disparaît et vous n’apprenez jamais ce qui se passe avec lui. C’est à devenir fou !
A peine Chantal revint-elle3 à sa place, le maître d’hôtel vint.


Explications grammaticales :

1)    Place et ordre des pronoms personnels doubles :
avant l’infinitif à si le verbe conjugé régit un autre verbe à l’infinitif

2) Ici on utilise le subjonctif à cause de l’inversion dans la question.


3) Lorsque l’adverbe peut-être et l’expression à peine sont placés en tête de phrase, ils entraînent l’inversion du verbe et du sujet pronominal. Cette inversion on la trouve plutôt dans la langue soignée et littéraire.

jeudi 23 octobre 2014

Lecture Alessandra

Lecture des chapitres 45-48 de Le grand cahier

Alessandra Liberati
Notre cousine
Tout en sachant que leur père n’avait pas de sœur, les jumeaux disent à tout le monde que la jeune fille est leur cousine du côté de leur père.  Les rapports entre eux ne sont pas faciles au début. Paul et Klaus sont disposés à l’aider, mais n’ont pas intention de modifier leur existence ou de céder leur espace et, quand elle manifeste l’intention de dormir avec eux dans le galetas, ils la menacent de mort. La jeune fille aux yeux noirs promet de ne jamais y aller. Les journées passent et les jumeaux continuent leurs exercices, qui énervent leur cousine. Elle n’en comprend pas le sens. Paul et Klaus, d’un autre côté, observent qu’elle ne fait rien : elle ne travaille pas, elle n’étudie pas, elle ne fait pas d’exercices. Ils remarquent aussi que Grand-mère ne la frappe pas, qu’elle ne lui demande pas de travailler, qu’elle ne lui parle jamais.
Les bijoux
Le soir de l’arrivé de leur cousine, les deux, avant de se coucher, regardent dans la chambre de Grand-mère, à travers le trou pratiqué sur le plafond. La vielle femme est assise devant sa coiffeuse et se regarde dans la glace avec tous les bijoux que le vieux monsieur lui a laissés pour avoir accueilli la jeune fille. Craignant de devoir les rendre un jour, elle médite le plan de tuer la jeune fille juste avant la fin de la guerre. La manière la plus efficace est le poison. Le lendemain Paul et Klaus attendent que leur cousine sorte de la cuisine pour parler avec la vielle. Ils lui disent qu’ils ont promis de veiller sur la jeune fille et que rien ne doit arriver ni à elle, ni à eux. Ils lui montrent une lettre où ils décrivent tous les plans de Grand-mère: M. le curé ouvrira s’il arrive quelque chose à l’un des trois. La vieille femme les insulte et s’en va dans la vigne.
Notre cousine et son amoureux
Les journées se succède et les jumeaux observent avec curiosité la conduite de leur cousine : elle se lave tous les jours et, après avoir lavé aussi ses vêtements,   elle se met au soleil pendant que le linge sèche. Vers le soir elle rencontre à la ville, près du cimetière, un groupe de jeunes de son âge. Ils fument tous des cigarettes et ils boivent du vin en parlant de la guerre. Il y a toujours l’un d’entre eux qui fait la sentinelle au bord du sentier et qui siffle une chanson comme signal si quelqu’un s’approche ; alors le groupe se disperse, pour se retrouver quand le danger est passé. Ils font plein de discours sur la résistance et sur une prochaine libération, convaincus que les vrais ennemis sont, en réalité, ceux qui occupent actuellement leur territoire. Quand chacun rentre chez soi, la cousine s’entretient encore avec un garçon. Ils se cachent derrière un mur, mais les jumeaux peuvent quand même les entendre. Au début la jeune fille résiste aux avances de son copain mais elle n'arrive pas à se nier ert elle semble céder. Les jumeaux rentrent chez eux.

La bénédiction
Lucas et Klaus se rendent à la cure pour rendre les livres que le curé leur avait prêtés. Le curé les reçoit et leur demande pour quelle raison ils ne viennent plus le voir. Les jumeaux expliquent que maintenant ils n’ont plus besoin de se baigner chez lui, ni de son argent, car ils en gagnent assez avec leurs spectacles dans les bistrots. Ils expliquent aussi qu'ils arrivent à soutenir Bec-de-Lièvre qui ne doit plus mendier. Alors le curé leur dit qu’il avait su des tortures subites en prison et des suspects sur leur implication dans l'accident de la servante.  Les deux alors demandent des nouvelles d'elle. Ils apprennent qu’elle est allée au front pour soigner les blessés et qu’elle y est morte. Ensuite le cure leurs propose de se confesser, car un tel crime doit être lourd à porter, mais les jumeaux n’ont rien à dire. Il insiste : tout comme eux, il a assisté à la scène du morceau de pain entre la servante et le déporté. Il affirme qu’il ne faut pas se venger et que la vengeance appartient à Dieu. Cependant les jumeaux se taisent. Alors il demande à les bénir et il prononce sa bénédiction en posant les mains sur leurs têtes. Ensuite il les invite à lui rendre visite de temps en temps, même s’ils n’ont besoin de rien.

Après la terrible expérience de la prison, les enfants reprennent leur vie quotidienne auprès de leur Grand-mère. C’est à ce moment-là que l’auteure introduit le personnage de la cousine. La jeune fille, comme tous les personnages du récit sauf les jumeaux et Bec-de-Lièvre, n’a pas de nom et reste assez indéfinie. Les jumeaux ne la connaissent pas et n’ont pas d’affection pour elle, pourtant ils promettent de la protéger. On ne sait pas quelle est leur motivation , comme on ne connaît pas la raison pour laquelle ils mentent, ils protègent ou ils tuent. Les jumeaux ont décidé d’exclure tout genre de sentiment de leur narration. Ce qui compte sont les faits : « les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s’en tenir à la description des objets, […] c’est-à-dire à la description fidèle des faits » (Le grand cahier, Nos études). On peut imaginer que, dans ce cas, la motivation est la curiosité qui les amène à observer attentivement ce qu’ils ne connaissent pas pour en apprendre quelque chose. En effet, les deux enfants observent leur cousine en sélectionnant ce qui est important pour eux. La description de la jeune fille reste ancrée à l’objectivité. C’est une adolescente (elle a cinq ans de plus qu’eux) brune aux yeux noirs et elle utilise de l’henné pour ses cheveux. Ce qui les intéressent est sa façon d’agir. C’est pour ça qu’ils la suivent dans ses escapades au cimetière pour rencontrer ses copains et son petit ami. En espionnant les autres, ils peuvent déterminer à l' avance les contre-mesures adéquates. Ainsi, observant leur grand-mère par le trou dans le plafond, ils découvrent le secret des bijoux que la femme a reçu pour cacher la jeune fille chez elle et que la sorcière a l'intention de l’empoisonner afin de garder les joyaux pour toujours. Cela leur permet de se défendre. L’auteure, à travers le personnage de la cousine, introduit l’élément des bijoux qui sera très important à la fin du récit et qui fournira le moyen de vivre, à l’un dans le village, à l’autre au-delà de la frontière, après la mort de Grand-mère.

Dans le chapitre La bénédiction le curé fait sa dernière apparition. Les jumeaux n’ont plus besoin de lui et de son argent. Après l’inutile tentative de leur faire confesser leur crime envers la servante, il les bénit et il les prie de revenir le voir. Maintenant c’est lui qui a besoin d’eux.

Traduction, Lukas Weber

1 - Traduction : 32 Ein wichtiger Tag (Un jour important)

a) C’était un lundi matin à six heures quand le grand branle-bas commença. Lavé, récuré – je failli me blesser le tympan – et, étant nourri copieusement de1 tartines, je mis ma chemise de marin. Paul porta de même une chemise toute neuve avec un col blanc rabattu duquel un nœud bleu ciel dépassait. Joseph me sembla un peu étranglé dans son amidonné – c’était toujours ainsi après les vacances -, pourtant, il avait bonne mine dans un complet gris-noir sur lequel une cravate socialiste en soie rouge brillait.
Ma mère nous avait prévenus qu’elle ne pourrait pas2 nous accompagner car la petite sœur ne disposait pas d’une robe appropriée pour l’occasion. Cela m’arrangeait fort bien puisque je craignais de me ridiculiser quand j’entrerais au lycée comme un moribond à la tête de toute ma famille.
Donc, nous partîmes tous les trois vers sept heures et demie. Je marchais sur la droite de Joseph alors que Paul s’accrochait à sa main gauche.
Mon cartable, qui tirait mes épaules en arrière, me faisait une poitrine avantageuse et mes talons neufs claquaient sur le pavé sur lequel il y avait encore les poubelles du matin.
En passant, mon père attira mon attention sur les noms des rues pour que je pusse3 trouver le trajet du retour. Ma mère m’attendrait le soir après la fin des cours, mais dès le matin il faudrait que je navigue tout seul entre le lycée et le toit familial, ce qui me faisait un peu peur.

b) 1 de ou des ? Selon ce qu’on aimerait exprimer on peut utiliser de ou des. Dans ce contexte, il est plus sage d’utiliser de pour accentuer le fait que le personnage a mangé beaucoup de tartines. àDonne une valeur indéfinie ! Si on mettait des il faudrait, par exemple, une proposition subordonné dans la phrase comme : […], étant nourri copieusement des tartines que maman a préparées. Ce sont ici des tartines spécifiques.
2 Problème de concordance de temps : le plus-que-parfait dans la proposition principale demande l’application du conditionnel dans la proposition subordonnée.
3 La conjonction pour que demande le subjonctif. Comme tout est au passé, il faudrait aussi utiliser le subjonctif imparfait. Mais, de nos jours, le subjonctif présent est également accepté.


c) Le personnage principal nous raconte ici l’histoire de la cérémonie de la rentrée au lycée et toutes les préparations qui la précèdent. Le récit est raconté à la première personne du singulier, donc on a affaire à la focalisation interne. Cela a pour conséquence qu’on ne connait pas le nom du personnage principal puisqu’il ne le mentionne pas.

mercredi 22 octobre 2014

Quelques idées esthétiques

Chers tous!

Pour que notre blog soit un peu plus homogène voici quelques critères:

  • En ce qui concerne la police des posts, il serait super si vous utilisez Times (New Roman), grandeur 12 (normale)
  • A propos des titres des posts: 
    • traductions: mettez "traduction + votre nom" en gras 
    • lecture : "numéro des chapitres + votre nom", aussi en gras 
  •  Concernant les résumés: vous pouvez écrire les titres des chapitres, les souligner et après insérer vos textes 
Mais si vous avez des autres propositions, faites-les!


En outre, vous pouvez aussi poster des choses "hilarantes", par exemple des images drôles, mais aussi des chansons que vous considérez importantes ou dignes d'être partagées :-) 

mardi 21 octobre 2014

Traduction Jana (version révisée)

Le poids du monde

Hier j’ai rencontré une femme qui m’a dit qu’elle m’avait vu il y a dix ans, très maigre avec un pantalon de velours. C’était une femme qui avait été partout et avait fréquenté partout les gens du pays pour connaître leurs modes de vie. Aussi, elle avait fait tout ce qu’il faut faire quant à la mode. Maintenant elle était ici dans la capitale pour « prendre des contacts pour un garçon que je connais depuis longtemps ». Elle habite à la campagne avec un physicien et un sociologue ; ils possèdent une poule qui pond un œuf de temps à temps. Tout à coup j’avais envie de boire un schnaps, sur quoi elle voulait acheter de salade et un avocat. Elle avait la manie de toujours raconter tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle était en train de faire et tout ce qu’elle voulait faire ; et quand je l’ai demandée si elle n’était pas paresseuse quelquefois, elle s’est indignée sérieusement, et je lui ai dit qu’il était dommage de voir combien de gens inoccupés faisaient état immédiatement et continuellement de leurs innombrables occupations. Puis je lui ai raconté l’histoire de R. Mitchum et sa piscine et que je préférais, comme lui, de répondre à tous ceux qui me demandaient ce que j’étais en train de faire :

« Rien. Je suis couché à côté de ma piscine, comme toujours. » Je me suis éloigné vite de la femme et je lui ai dit que peut-être on se reverrait dans dix ans. Après, j'avais pitié d'elle mais jusqu’à présent je ne sais pas comment aider les gens à se trouver et rencontrer les autres. Peut-être en leur donnant une gifle.  
                                                (d’après P. Handke, dans Le poids du monde, un journal)

Explications de grammaire

1)   Dans les subordonnés avec le même sujet, il faut, différent à l'allemand, quand même répéter ce sujet (tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle était en train de faire et tout ce qu’elle voulait faire).

2)   Il faut utiliser le passé composé si c’est une action et l’imparfait pour les descriptions ou des actions réitérées. Ex : « Je lui ai dit (action) qu’il était dommage […] (description d’une situation). »

3)   Quand on utilise le passé composé et le COD se trouve avant le verbe conjugué, il faut accorder le participe passé. Ex : « Je l’ai demandée »


Quelques mots sur Peter Handke


Le texte traduit a été écrit par Peter Handke qui est un écrivain et traducteur autrichien, né en 1942.  Le poids du monde est son journal qu’il a écrit entre novembre 1975 et mars 1977. La base pour ce journal consistait en 14 carnets de ses expériences personnelles adaptés pour publier Le poids du monde. Handke est un écrivain controversé, puisqu’il a pris une position nationaliste pour les Serbes pendant les guerres de Yougoslavie.