dimanche 7 décembre 2014

Ouïr-voir Luana

Ouïr- Voir


Hiroshima mon amour est un film franco-japonais qui a été réalisé en 1959 par Alain Resnais. Le film se base sur le scénario de Marguerite Duras. Le film, qui a été tourné à Hiroshima et à Nevers, a été joué par Emmanuelle Riva et Eliji Okada. Dans le film les deux personnages principaux n‘ont pas de noms.

Synopsis:
Une actrice (Emmanuelle Riva) se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un Japonais (Eliji Okada) qui devient son amant et aussi son confident pour une journée. Le personnage masculin principal lui parle de sa vie et lui répète la même phrase “Tu n'as rien vu à Hiroshima“. Le personnage féminin principal  lui parle de son adolescence à Nevers pendant la Seconde Guerre mondiale, de son premier amour pour un soldat Allemand et de l'humiliation après la libération.

Prix:
Festival de Cannes 1959
Prix Méliès en 1959.
Grand Prix de l’Union de la critique de cinéma en 1960.
Prix de la Fédération internationale de la presse cinématographique.
Prix de la société des écrivains de cinéma et de télévision.
Prix de la Fédération socialiste des ciné-clubs.
« Victoire 1959 » attribuée par les journaux Le Figaro, Cinémonde et Le Film français, après un référendum auprès des professionnels du film.
(Source: www.wikipedia.com)

Critiques:

Le film "Hiroshima mon amour" est considéré par la majorité des critiques comme un chef-d’œuvre.

- Jean-Luc Godard a déclaré : « Je me souviens avoir été très jaloux de Hiroshima mon amour. Je me disais : "ça c'est bien et ça nous a échappé, on n'a pas de contrôle là dessus." »
- Pour Claude Chabrol, Hiroshima mon amour est le « plus beau film qu['il ait] vu depuis 500 ans »
- Jean-Michel Frodon, dans sa somme sur le cinéma français, le qualifie de « film véritablement exceptionnel ».
- Toutefois, le critique Michel Mourlet, trouve le film « ennuyeux, nul et laid ». À propos d'Hiroshima mon amour et L'Année dernière à Marienbad, il écrit : « Aucune connaissance de l'acteur, aucun empire sur le décor, les éléments, aucun sens du récit, rien que de pauvres petits essais d'intellectuels qui jouent gravement à faire du cinéma ».
Remake:
H Story, œuvre du réalisateur Nobuhiro Suwa, sortie en 2001, est un film inspiré de Hiroshima mon amour, racontant l'histoire du tournage d'un remake du film d'Alain Sesnais.
(Source: www.wikipedia.com)


Analyse:

Hiroshima mon amour est  un poème sur l‘amour et la mort. Avec la ville Hiroshima, nous nous souvenons d‘un événement terrifiant. Elle rappelle la première bombe atomique et l‘appel à la réconciliation entre les peuples. Hiroshima appelle à la mémoire et aussi l'injustice à la libération de Nevers. (p.ex: le soldat allemand qui a été tué et la Française qui est tombée malade.) Hiroshima mon amour rappelle en plus que c‘est impossible de parler d'Hiroshima parce qu‘il y a un grand écart entre la représentation, alors le film et la réalité, la Seconde Guerre mondiale. Le film comme médium souligne cet écart entre l'Histoire (la bombe atomique, l'Occupation et la Libération (des faits de l‘histoire de la Seconde Guerre mondiale)) et l'histoire (deux amants à Hiroshima, deux amants à Nevers ( l‘histoire du film)).

Pour les deux séquences, j‘ai choisi deux séquences qui, à mon avis se répondent. Il y a une phrase qui est toujours dans notre tête dés le début. Elle dit toujours “J‘ai tout vu à Hiroshima“ et il continue à lui répondre “Non, tu n‘a rien vu à Hiroshima.“
La première séquence est tout au début et la deuxième est à la fin. Au milieu j‘ai mis l‘histoire d‘amour de la Française pour que tout le monde comprenne la fin. Les séquences sont très importantes car elles montrent l‘écart entre l‘Histoire et l‘histoire du film. Le paradoxe est que l‘actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la paix. C‘est très choquant car c‘est une ville à laquelle nous ne rattachons pas la paix. En plus elle continue à dire qu‘elle a tout vu. Pour moi, c‘est la phrase la plus importante dans le film. Juste à la fin, le film montre le mélange des deux histoires. Une histoire est vraie, l‘autre est fictive. Dans ces deux séquences, nous voyons bien que c‘est impossible de parler d‘Hiroshima sans que l‘on rattache à son passé.

Recherche 1:
Marguerite Duras
Marguerite Germaine Marie Donnadieu était une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française. Elle est née le 4 avril 1914 à Gia Định en Indochine et est morte le 3 mars 1996 à Paris. Ses oeuvres les plus célèbres sont: Moderato cantabile (1958), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1966), La Maladie de la mort (1982), Yann Andréa Steiner (1992) L'Amant de la Chine du Nord, (1930/ 1991) et Hiroshima mon amour (1959).

Recherche 2:

Hiroshima  est une ville du Japon située sur la côte nord de la mer intérieure de Seto, sur l'île de Honshū. Elle est la capitale de la préfecture de Hiroshima et la ville la plus importante de Chūgoku. Depuis le 6 août 1945, la ville est connue pour avoir été la première cible des deux bombardements atomiques de l’Histoire, perpétrés par les États-Unis. Environ 166.000 de personnes n‘ont pas survécu la bombe atomique ou sont morts à cause des conséquences.



Rencontrer, Alessandra










Interview de David Delacroix.

Plutôt qu'une interview cela a été une très belle discussion sur le monde de la musique, sur la musique dans le monde, sur les difficultés et les joies d’un métier qui est un peu comme l’amour selon Verdi : « Croce e delizia al cor ».

A l’occasion d’une conversation avec mon cher ami David Delacroix, premier violoncelle solo à l’orchestre symphonique de Bâle, musicien affirmé, et francophone, je lui ai demandé de me raconter quand il avait décidé de jouer de ce merveilleux instrument. C’est à l’âge de 5 ans, alors que sa mère l’avait emmené pour assister à un concert de musique de chambre au théâtre de Bordeaux, qu’il découvre la musique. Face aux instruments à corde et au piano il reste tellement fasciné qu’une fois sorti du concert, il déclare : « Je serai violoncelliste ».

Il suit les étapes pour apprendre à jouer et à connaitre l’instrument : d’abord dans une petite école de quartier ; puis dans un petit conservatoire ; ensuite dans un conservatoire plus prestigieux. A 18 ans il est reçu au Conservatoire Supérieur de Paris, le plus renommé de France. C’est justement là, au cours de ses 6 années d’études, qu’il commence à faire ses premiers remplacements dans différents orchestres en cas d’absence des musiciens fixes. Ensuite il gagne son premier objectif : le concours pour le poste de premier violoncelle solo à Bordeaux, sa ville natale. Conscient d’être à la fois très doué et très chanceux, car la compétition est extrême et les concours ne sont pas fréquents, il n’hésite pas à laisser cet emploi pour un autre, loin de Bordeaux, à l’étranger. Il quitte ce poste fixe  dans sa ville d’origine pour un poste à l’orchestre de l’Académie philharmonique de Berlin, où il reste deux années. Un bon choix, jamais regretté. Deux années d’études supplémentaires dans la capitale allemande lui offrent une expérience fondamentale et l’occasion de connaître des personnages extraordinaires du milieu musical. Enfin, il gagne à nouveau un concours pour premier violoncelle solo à l’Orchestre de Bâle, position qu’il occupe actuellement.

Un long parcours plein d’épreuves à surmonter. Ténacité et constance, unies à l’amour pour la musique, sont les atouts nécessaires. David déclare d’avoir eu de la chance : les concours organisés par les orchestres ne sont pas facile à gagner. Ceux qui n’y arrivent pas, même  musiciens excellents, pour ne pas renoncer à la musique, continuent à exercer leur profession en tant que free lance. La plupart n’a pas de famille. C’est bien risqué de concilier une famille avec un travail sans salaire fixe et contrat de travail. A ce sujet, je lui demande s’il n’a pas eu des moments de découragement ou de doute sur la voie entreprise, s’il n’a jamais été tenté de choisir un métier où l'emploi est plus sûr. Il me répond qu’heureusement pour lui la question ne s’est jamais posée : il a toujours eu « l’immense chance » de réussir à atteindre le but qu’il s’était fixé. Malheureusement, ceux qui n’y arrivent pas, n’ont pas une vie facile. Celui de la musique est un monde difficile, mais, en même temps merveilleux.        

-Quel est l’aspect que tu aimes le plus dans ton travail ? – je lui demande.
- J’aime chaque minute passé avec mon violoncelle. – est sa réponse.

La musique est pour lui une source de joie, l’accomplissement du rêve qu’il poursuivait depuis son enfance, renouvellé chaque jour et comblant sa vie. La musique lui a donné un langage avec lequel communiquer « toute une palette de sentiments et d’émotions, sans parler mais dans une autre langue, qui est universelle ». C’est en cela que la musique l’a enrichi.  Tous ne sont pas capables, en jouant, de communiquer quelque chose.  Il ne suffit pas d’être un bon instrumentiste pour être un bon musicien ! Il faut avant tout aimer la musique, savoir éprouver et transmettre des émotions à ceux qui écoutent.  Le travail, la technique, oui, mais c’est le talent qui fait la différence : ce don unique, inné, qu’on ne peut pas apprendre.

Dans notre monde globalisé et centré sur les chiffres et la technique, l’art et la culture sont de plus en plus négligés et mises de côté. Alors pourquoi cela vaut-il la peine de cultiver la musique ? Il me répond que tout ce qui nous donne encore des émotions, même économiquement non quantifiables, représente un bien inestimable et indispensable à « la tranquillité de l’âme ».

Il aime la musique et sa profession, mais cela comporte des sacrifices aussi. Une vie bien compliquée que celle de David, violoncelliste à Bâle, et de sa femme Bella, professeur de Russe à la Sorbonne de Paris. Pour ne pas oublier leurs deux merveilleux petits enfants ! Une vie partagée entre les voyages et les baby-sitters, les horaires des trains et de la crèche.  Mais tous les deux sont bien heureux d’avoir un travail qui les passionnent et qui les valorisent. Bien sûr leur rêve est de pouvoir travailler dans la même ville ! En attendant, ils sont ravis de se réaliser entièrement en faisant ce qu’ils aiment.