mardi 18 novembre 2014

Ouïr - Voir, Andrea


Intouchables









Le film en bref
- titre : Intouchables
- réalisateurs : Olivier Nakache et Éric Toledano
- scénaristes : Olivier Nakache et Éric Toledano
- genre : comédie dramatique
- année de sortie : 2011
- pays d’origine : France
- durée : 113 minutes



 Choix de deux séquences

 Première séquence
 L’entretien d’embauche :
 Cette séquence se trouve plutôt au début du film. Philippe, un homme riche et tétraplégique, a besoin    
 d’un auxiliaire de vie qui l’aide au quotidien. Driss, un habitant de la banlieue d’origine sénégalaise,   
 décide de se présenter chez Philippe afin d’obtenir une signature qui prouve qu’il est en train de 
 chercher un poste de travail. Mais en fait ce travail-là ne l'intéresse pas du tout, il n'a même pas pensé 
 pouvoir l'obtenir. Driss se comporte d’une manière arrogante et pas du tout compatissante.
 J’ai choisi cette séquence parce qu’elle montre le comportement initial de Driss qui ne s’intéresse pas  
 à l’homme tétraplégique, qui ne montre pas de compassion envers lui mais l’offense plutôt. Je l’ai  
 choisie afin de montrer le grand changement dans la manière de penser de ce même personnage à la 
 fin du film.



Deuxième séquence
Le parapente :
Driss, avec surprise, a reçu le travail comme aide-soignant. Après quelque temps, ils deviennent plus proches. Driss prend maintenant son travail au sérieux et essaie de rendre la vie de Philippe plus agréable. Les deux hommes, malgré leurs grandes différences, deviennent amis.
Dans cette séquence, qui se trouve plutôt à la fin du film, Philippe emmène Driss faire un petit voyage dans son jet privé. Il a l’intention de faire du parapente avec Driss. C’est très joli de voir la manière de laquelle l’un traite l’autre, car ils plaisantent et font beaucoup de blagues. Les deux hommes ont vécu beaucoup de choses et de grandes expériences ensemble. L’expérience montrée dans cette scène est très spéciale parce qu’au moment où Driss doit lui-même faire un vol avec le parapente, il a peur, et cela est rigolo pour Philippe. C’est intéressant de voir le changement de caractère de Driss : au début du film, il était agressif et pas du tout gentil, par contre dans cette séquence on voit qu’il peut aussi avoir peur et qu’il se comporte d’une manière très aimable avec Philippe.
J’ai choisi cette scène parce qu’elle montre très bien que Driss a beaucoup changé. Maintenant, il aide Philippe dans la réalisation de toutes sortes de tâches et de ses rêves. Philippe et Driss se connaissent très bien et sont devenus de vrais amis.





Résumé et importance des séquences

Au début du film, Philippe et Driss sont encore des étrangers. Driss, le jeune homme de la banlieue, se comporte arrogamment et ne vient qu’à l’entretien d’embauche afin d’obtenir la signature dont il a besoin. Au début du film, on ne s'attend pas à ce qu'il se convertisse en jeune homme compréhensif, serviable et aimable. Au cours du film, Driss devient de plus en plus généreux avec Philippe. Il l’aide dans tout ce que celui-ci a besoin et ne recule devant rien.
J’ai choisi ces deux séquences parce qu’elles sont très appropriées comme scènes dialectiques. Si la première séquence représente le début marqué par l’arrogance et l’inémotivité, la deuxième est marquée par l’amitié et la générosité. Il y a donc une opposition entre ces deux scènes qui représente très bien le changement des personnages au cours du film qui se termine par un happy end, parce que Driss a organisé en secret un rendez-vous pour Philippe avec Éléonore, la femme avec laquelle Philippe entretien une relation épistolaire. Il ne l’a jamais rencontrée et le premier rendez-vous qui était prévu avait été un échec car Philippe avait peur de se montrer à cause de son handicap. Donc voilà que Driss accomplit pour son ami Philippe son plus grand souhait à la fin du film.



Explications / interprétations / recherches du film dans sa totalité
Bien que ce film représente un sujet sévère et une situation triste, Philippe est tétraplégique et a par conséquent besoin de beaucoup d’aide, le film est drôle. Il nous montre qu’il ne faut pas oublier de jouir de la vie et en même temps, qu’il ne faudrait pas toujours se plaindre de la vie quotidienne, et qu’on devrait être plutôt très heureux d’avoir la chance d’être en bonne santé.
Intouchables fait partie du genre de la comédie dramatique et réunit donc beaucoup de sujets importants. Ce film comporte d’une part des éléments comiques en nous montrant qu’on peut vivre beaucoup de choses joyeuses malgré la situation très difficile que représente la tétraplégie. Bien que le film soit amusant, la situation nous fait réfléchir. De plus, le film appréhende le sujet du racisme. En représentant un jeune homme noir de la banlieue parisienne, qui a déjà été en prison et qui, au début, semble être brutal, le film joue avec un préjugé raciste envers ce personnage. Comme Driss change beaucoup au cours du film et devient à la fin le meilleur ami de Philippe, Intouchables nous montre qu’il ne faudrait absolument pas avoir de préjugés racistes, car Driss est finalement celui qui fait tous les travaux et qui aide Philippe vraiment dans tous les domaines. L’argent est un autre sujet qui apparaît dans le film. Quoique Philippe soit un homme très riche, il ne peut pas se procurer la santé avec son argent. Sur ce point, le film joue avec un autre préjugé, notamment sur le cliché que les riches seraient tous des snobs arrogants. Mais le film nous montre que Philippe, bien qu’il soit très riche, est un homme très aimable et généreux qui aime, malgré son handicap, les plaisanteries et qui offre à Driss la grande chance de changer sa vie. Intouchables comprend donc une grande diversité thématique, c’est un film duquel on peut beaucoup apprendre.
Intouchables a eu un très grand succès, c’est le film de langue non anglaise qui a eu le plus grand succès sur le marché international.





Ouïr - Voir, Katja




La dernière fugue

La dernière fugue est un film québéquois d’après le roman Une belle mort (2005) de Gil Courtemanche. Le film a été réalisé par Léa Pool et il est paru le 26 février 2010 au Québec.
La réception du film a généralement été très positive. Avant tout les performances de Jacques Godin (Anatole) et Yves Jacques (André) a obtenu beaucoup d’éloges. Quant à Lea Pool, nombreux critiques disent qu’elle serait capable de mieux, et que le film, bien qu’il soit profondément touchant, est trop simple. Le film est bon, « mais pas ce grand film qui bouleverse profondément et qu’on était en droit d’attendre de Pool » (A. Lepage, http://www.lapresse.ca/cinema/201207/23/49-2038-la-derniere-fugue.php)La fin ouverte du film a aussi suscité des réactions contrastées.

La dernière fugue raconte l’histoire de la famille Lévesque de Montréal. Anatole, le père de la famille, qui a toujours été très dominant, souffre de la maladie de Parkinson d’une manière assez avancée. La plus grande partie du film se concentre sur le réveillon de Noël, quand toute la famille se rencontre à la maison des parents. Le père a de grandes difficultés à parler et à manger et son comportement social rend difficile pour ses enfants et petits-enfants de le traiter. Il interdit à ses petits-enfants de jouer et il insulte ses enfants. Quand il est question de son traitement, les avis des frères et sœurs divergent. Alors que la plupart de ses enfants veulent le placer en institution pour le protéger, son fils ainé André et son petit-fils Sam veulent qu’il vive ses derniers moments heureux et qu’il profite encore un peu de la vie. Ainsi, ils décident de libérer Anatole des restrictions alimentaires qui rendent sa vie insupportable et l’aider à mettre fin à ses jours dans un moment choisi par lui. La mère s’oppose à ses enfants quant à l’institution, mais elle a des difficultés à se rallier à André et Sam. C’est seulement quand le père dit qu’il veut mourir lui-même qu’elle accepte le plan de Sam et André.
A l’occasion de l’anniversaire du père, la famille se rencontre de nouveau dans la maison des parents. La mère informe sa famille de leur décision.
Dans la scène finale, le père, la mère, André et Sam vont pêcher. La pêche a toujours été une grande passion d’Anatole. Lors de ce voyage, il arrive finalement à se réconcilier avec son fils André, en s’excusant pour son mauvais comportement pendant son enfance. Puis, libéré de ses peurs et sa colère, il regarde autour de soi pour une dernière fois, l’air heureux, et se laisse tomber à l’eau.

Les deux scènes que j’ai choisies montrent très bien comment le père change au cours du film. La première scène est un extrait du réveillon de Noël. Le père n’arrive pas à s’intégrer dans la conversation des autres, au lieu de cela il insulte à une de ses filles de telle manière que celle-ci se met à pleurer. Il a l’air très malheureux, surtout quand tous les autres commencent le dessert tandis que lui, il n’a rien sur son assiette. Il souffre de manière visible de son impotence et son incapacité de s’exprimer. On voit bien qu’il a honte de sa condition et qu’il veut qu’on le laisse en paix. Le fait qu’il tombe quand il veut s’en aller montre sa dépendance extrême à sa femme et à ses enfants.
La deuxième scène est un extrait du deuxième dîner. Maintenant, Anatole semble détendu et heureux. Il est bien mis et donne l’impression d'être en bonne santé. En effet la mère dit qu’il va beaucoup mieux depuis qu’il mange ce qu’il aime. Dans la scène, il y a plusieurs petits signes qui indiquent que le comportement social du père a aussi changé. Ainsi, il éteint par exemple la télévision quand ils commencent à manger. Il est même capable de suivre la conversation, on le voit on fait qu’il demande à sa fille si son mari va dormir à l’hôtel. La mère a aussi changé : Elle apparaît plus assurée et dominante, et elle ne se laisse plus impressionner par la querelle entre ses enfants.









Anatole a toujours été un homme très autoritaire qui est habitué à diriger sa famille. C’est pour ça que c’est extrêmement difficile pour lui d’accepter sa maladie et surtout sa dépendance à sa famille. Pour sa femme et ses enfants d’autre part, la situation est également difficile. La question de vie ou de mort est toujours très complexe. En plus, pour eux il n’est pas facile de pardonner à Anatole comment il son comportement d'avant.

Le titre du film se caractérise surtout par l’ambigüité du mot « fugue ». D’un côté, « fugue » signifie fuite ou échappée et dans ce sens, la fugue se réfère évidemment à la dernière fugue de la vie. De l’autre côté, en musique, une « fugue » est « une forme d’écriture contrapuntique ». La musique a toujours joué un rôle important dans la vie d’Anatole. Ainsi, le titre evoque deux aspects qui sont importants dans le film sans rien en déceler.





Voir - Ecouter, Alessandra















Interview à Silvio Berlusconi par Jean-Pierre Elkabbach de Europe1.

Synthèse.
L’interview de Silvio Berlusconi par Jean-Pierre Elkabach date de la fin du 2013. A ce moment-là, Enrico Letta est le Président du conseil italien des ministres tandis que Berlusconi (impliqué dans différents procès pour corruption, fraude fiscale et prostitution de mineurs) est momentanément disparu de la scène politique italienne, à cause d’une loi du gouvernement précédent, celui de Mario Monti, qui avait décrété l’interdiction de l'exercice de la fonction publique dans le cas de  condamnations pour certains crimes (administratif ou pénal). Comme il n’est pas résigné à rester à l’écart, Berlusconi se plaint de la sentence d’interdiction, prononcée, selon lui, à toute vitesse. Quand le journaliste lui demande s’il reste encore le chef de son parti, Berlusconi répond que son leadership n’est pas en discussion et que ses partisans, à travers la fondation de 12000 clubs de Forza Italia sur tout le territoire italien, ont l’intention de s’assurer la fidélité des citoyens pas encore passés à la gauche. Il admet être en campagne électorale : son but est d’obtenir de nouvelles élections politiques nationales. Quand Jean-Pierre Elkabbach lui fait remarquer que Letta a obtenu la confiance des députés et que des élections anticipées peuvent mettre en cause la stabilité du pays, le Cavaliere répond qu'il est le seul Président du conseil qui a su gouverner pour une longue période en garantissant la stabilité. Le journaliste lui pose alors la question si la sentence d’interdiction a été un choc et Berlusconi réplique qu’il s’agit d’un coup d’état. Jean-Pierre Elkabbach lui demande si il faut considérer comme un coup d’état le fait de n’être pas d’accord avec Berlusconi ou le fait qu’on le punit. Le Cavaliere réplique qu’il y a un coup d’état quand un pays est gouverné par des hommes qui n'ont pas été élus. Quand le journaliste lui demande s’il a peur d’aller en prison, le politicien réplique que non et que, si le cas se présentait, il y aurait une révolution dans le pays. Il insiste sur sa condition de persécuté par le pouvoir des juges au service de la gauche. Le journaliste lui fait noter que le grand nombre de procès (57) dans lesquels il est impliqué ne peut pas être raisonnablement une pure coïncidence; Berlusconi répond qu'il a déposé un recours pour un de ses procès à la cour du Luxembourg. Quant aux soirées dans sa maison avec de jeunes prostituées, il se défend en disant qu’il s’agissait simplement de dîners élégants. A la question s'il garde un bon souvenir de Nicolas Sarkozy, le Cavaliere préfère ne pas répondre.    
    
Typologie.
L’extrait contient l’interview classique entre un journaliste et un politicien. Après les formules de politesse et les saluts, Jean-Pierre Elkabbach pose des questions qui ont un ordre précis de progression informationnelle. Indépendamment des réponses de son interlocuteur, passant d’un thème à l’autre, il sait très bien où il veut arriver. La question la plus importante, celle sur ce qu'est vraiment un coup d’état, implique un jugement sur l’aptitude de victime et d’arrogance de Berlusconi face à la justice italienne et à ses détracteurs.       

Transcription. 4 :48.
J : Silvio Berlusconi euh bonjour et merci de recevoir Europe un dans votre bureau (.) chez vous à Rome.
B : MeRci à vous Mr. El euh kabbach (.) meRci.
J : Est-ce que Silvio Berlusconi existe encore.
B : Je suis (.) là (.) je suis^encore (.) au tRavail h, je suis encore plein: euh de vie h (.) et je tRouve que votre demande (..) c’est mal posé(e).
J : ah bon°. Vous n’prenez pas votr’retraite. Vous n’abandonnez pas / l:e combat politique/
B : Absolument.
J : Est-ce que vous^envisagez de conduire votr’ parti aux prochaines^ élections européenne(s)?
B : J’espÈre avant euh de dire que je je suis pas dans la possibilité d’êtRe candidat /de (h) euh réussir/ dans peu de temps (.) à voir (.)  une révision (.) de la sentence (.)  politique absolument injuste et qui a été euh la fin: d’un parcours incroyable (.) comme vitesse parce que en houit mois quand normalement avec la justice italienne on a besoin d’avoir houit ans (.) minimumm.
J : Mais euh aujourd’hui vous n’êtes plus sénateur/ (.) vous n’êtes plus élu/ Est-ce que vous restez le chef de votre parti.
B : Oui, sans doute / Je s suis et je serai encore président de mon parti / Maintenant il:s^ont demandé mes supporters de les appeler « Forza Silvio » avec ces 12000 club(s)/ euh on a l’intention de (.) produire une effort de con: de promotion de conviction vis-à-vis de les vingt-quatRe millions euh d’italien:(s)/ qui ont la possibilité de voter/ et qui n’ont (.) sont pas^encore euh dévoués (.) à la gauche.
J : Est-ce que euh vous^êtes donc (.) en campagne électorale et politique (.) maintenant.
B : Oui.
J : Est-ce que vous réclamez des élections anticipées en effet.
B : Oui. On a besoin maintenant de laisser euh ce qui se passe en Italie aves un gouvernement qui n’est plus le gouvernement élu (.) par le peuple/ et on a euh la date (.) le vingt-quatRe de may. pour les élections pouR l’Europe/ et euh nous demandons d’avoir la possibilité/ dans le même jour d’avoir des élections (.) pour l’Italie.
J : C’t à dire européennes/ et des^élections nationales.
B :                                       [et/]                                     [nationales.]
J : Mais vous vous critiquez le gouvernement mais mercredi à Rome EnRico Letta euh a obtenu un vote de confiance des députés.
B :                                                                [oui euh.]
 J :                                                                                  euh est-ce que vous pensez que ce gouvernement peut tenir.
B : Non (.) je pense que ce gouvernement n’a pas tenu euh les choses qu’il avait promis/ aux gens/
J : Mais est-ce que j’ peux vous dire qu’avec des élections anticipées (.) est-ce que vous n’augmentez pas l’instabilité la fragilité de l’Italie. (..) et de l’Europe.
B : Je pense que euh ce fait de l’instabilité c’est quelque chose qu’on a voulu mettRe euh sur la table mais qui n’existe pas en Italie on a eu (.) dans les précédents cinquante ans au jour de (.) dans lequel je suis descendu sur le terrain: (.) on a eu quelque chose comme des gouvernements (.) qui changeaient (.) chaque (.) onze (.) mois (.) Je suis le citoyen:^italien: qui a été pur plus de temps au gouveRnement.
J : Pourtant (.) Silvio Berlusconi vous n’avez pas pu empêcher le sénat et les sénateurs italiens de voter votre déchéance (.) (h) quand vous l’avez ressenti. est-ce que ça vous^a fait un choc. Ou vous vous y attendiez/ (.) est-ce que vous avez été
B :                                         [h Non non non on était euh]
J :                                                                                  [euh on vous a dit je l’ai mérité aussi.]
B : Non hhh je le méRité (.) c’est exactement le contRaire. C’est (.) quelque chose qui on peut bien nommer Coup (.)d’Etat. Le parti communiste voulait à partir de quatRe-vingt-douze avoir la possibilité de prendr’ le pouvoir (.) définitivement/ (.) J’ai euh (.) eu la possibilité de ne le pas (.) RendRe possible et maintenant il euh
J :                                                                    [Mais vous n’avez pas pu réformer la justice. vous n’avez pas pu réformer la justice.
B :                                                          [parc’ que] (.)
J :                                                                          [Est-ce que ça veut dire que quand on n’est pas d’accord avec S:ilvio Berlusconi et quand on le punit/ on a tort ou on fait un coup d’état parce que c’est grave de dire un coup d’état.
B. : Non  non c’est euh (.) on a pas eu seulement un coup d’état. a partir de il y a vingt ans on a eu quatRe coups (.) d’état. Qu’est-ce que c’est un coup d’état selon moi/ C’est quand (.) un pays (.) n’est pas (.) gouverné (.) par euh les hommes élus par le peuple.
Analyses grammaticales.
L’interview nous offre la possibilité d’examiner une conversation exolangue, c’est-à-dire, une conversation entre un sujet expert de la langue française et un sujet qui s’exprime en une langue seconde. Berlusconi parle assez bien le français, mais il ne le maîtrise pas parfaitement. Il a difficulté, parfois, à prononcer les voyelles nasales, la voyelle « u » et la consonne « r ». Il parle très lentement en faisant des pauses et en utilisant une intonation montante presque à chaque mot. Il se sert aussi de plusieurs stratégies comme les périphrases pour faire face à ses lacunes lexicales ou de termes généraux comme « chose ». Il fait aussi une traduction littérale de l’expression italienne « sono sceso in campo » qui devient en français « je suis descendu sur le terrain ». La faute la plus éclatante a lieu au début de l’interview quand Berlusconi dit « votre question c’est mal posée ». L’énoncé est agrammatical parce qu’il contient deux sujets « votre question » et « cela est ». 
Explication.
N’étant point habitué aux journalistes non asservis, qui font leur métier et qui posent des vraies questions, Berlusconi semble être en difficulté dès le début. Ainsi, bien conscient de ne pas pouvoir échapper aux questions en accusant le journaliste d’être un communiste ou en abandonnant l’interview, il tente, avec parcimonie et évitant ses fameuses blagues, l’arme de l’humour. Il faut admettre que les questions du journaliste ne sont pas vraiment insidieuses, car il n’insiste pas beaucoup et il n’interrompt jamais son interviewé. Tous les chevauchements, très peu en vérité, sont dus à Berlusconi. Le Cavaliere maîtrise assez bien le français : petits défauts de prononciation à part, il fait très peu de fautes.