L’identité
Un hôtel dans une petite ville au bord de la
mer en Normandie qu’ils avaient trouvé par hasard dans un guide. Chantal était
arrivée vendredi soir pour y passer une nuit seule, sans Jean-Marc qui, le jour
suivant, voulait suivre vers midi. Elle posa sa valise dans la chambre, sortit
et retourna au hôtel-restaurant après une promenade dans des rues inconnues. A
sept heures et demie la salle était encore vide. Elle s’assit à une table et
attendit que quelqu’un la notait. De l’autre côté, auprès de la porte de
cuisine, il y avait deux serveuses qui étaient absorbées dans une discussion.
Comme Chantal détestait crier à voix haute, elle se leva, passa la salle et
s’arrêta à côté d’eux. Mais elles étaient trop occupées avec leur thème.
- Je te dis, cela dure déjà dix ans. Je
connais la famille. C’est affreux. Et il n’y a pas de trace. Aucune. La
télévision a informé là-dessus.
- Qu’est-ce que lui est passé ?
- On ne peut pas se l’imaginer1.
C’est trop terrible.
- S’il s’avait agit d’un meurtre, on aurait
trouvé le corps lorsque on avait cherché dans tous les environs.
- Et un enlèvement ? Qui pourrait
l’avoir enlever, et pourquoi ? Comme il n’avait pas beaucoup d’argent, on
ne croirait à un enlèvement.
Les deux serveuses plaignirent le désespoir
de la famille qui était présentée à la télévision.
- Peux-tu t’imaginer dans quel désespoir elle
justement vive2?
Enfin elles remarquèrent Chantal.
- Connaissez- vous l’émission sur des
disparus ? Perdue de vue s’appelle-t-elle.
- Oui, dit Chantal.
- Peut-être avez-vous vu3
ce qui est arrivé à la famille Bourdieu. Ils sont d’ici.
- Oui, c’est affreux, dit Chantal qui ne
savait pas comme elle pouvait passer d’une discussion concernant une tragédie à
la question triviale du repas.
Enfin la serveuse lui dit de s’asseoir, elle
alla appeler le maître d’hôtel.
Sa collègue ajouta :
« Imaginez-vous : quelqu’un que vous aimez disparaît et vous
n’apprenez jamais ce qui se passe avec lui. C’est à devenir fou !
A peine Chantal revint-elle3 à sa place, le maître d’hôtel vint.
Explications grammaticales :
1)
Place et ordre des pronoms
personnels doubles :
avant l’infinitif à si le verbe conjugé régit un autre verbe à l’infinitif
avant l’infinitif à si le verbe conjugé régit un autre verbe à l’infinitif
2) Ici on utilise le subjonctif à cause de l’inversion dans la question.
3) Lorsque l’adverbe peut-être et l’expression à
peine sont placés en tête de phrase, ils entraînent l’inversion
du verbe et du sujet pronominal. Cette inversion on la trouve plutôt dans la
langue soignée et littéraire.
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