mardi 18 novembre 2014

Ouïr - Voir, Katja




La dernière fugue

La dernière fugue est un film québéquois d’après le roman Une belle mort (2005) de Gil Courtemanche. Le film a été réalisé par Léa Pool et il est paru le 26 février 2010 au Québec.
La réception du film a généralement été très positive. Avant tout les performances de Jacques Godin (Anatole) et Yves Jacques (André) a obtenu beaucoup d’éloges. Quant à Lea Pool, nombreux critiques disent qu’elle serait capable de mieux, et que le film, bien qu’il soit profondément touchant, est trop simple. Le film est bon, « mais pas ce grand film qui bouleverse profondément et qu’on était en droit d’attendre de Pool » (A. Lepage, http://www.lapresse.ca/cinema/201207/23/49-2038-la-derniere-fugue.php)La fin ouverte du film a aussi suscité des réactions contrastées.

La dernière fugue raconte l’histoire de la famille Lévesque de Montréal. Anatole, le père de la famille, qui a toujours été très dominant, souffre de la maladie de Parkinson d’une manière assez avancée. La plus grande partie du film se concentre sur le réveillon de Noël, quand toute la famille se rencontre à la maison des parents. Le père a de grandes difficultés à parler et à manger et son comportement social rend difficile pour ses enfants et petits-enfants de le traiter. Il interdit à ses petits-enfants de jouer et il insulte ses enfants. Quand il est question de son traitement, les avis des frères et sœurs divergent. Alors que la plupart de ses enfants veulent le placer en institution pour le protéger, son fils ainé André et son petit-fils Sam veulent qu’il vive ses derniers moments heureux et qu’il profite encore un peu de la vie. Ainsi, ils décident de libérer Anatole des restrictions alimentaires qui rendent sa vie insupportable et l’aider à mettre fin à ses jours dans un moment choisi par lui. La mère s’oppose à ses enfants quant à l’institution, mais elle a des difficultés à se rallier à André et Sam. C’est seulement quand le père dit qu’il veut mourir lui-même qu’elle accepte le plan de Sam et André.
A l’occasion de l’anniversaire du père, la famille se rencontre de nouveau dans la maison des parents. La mère informe sa famille de leur décision.
Dans la scène finale, le père, la mère, André et Sam vont pêcher. La pêche a toujours été une grande passion d’Anatole. Lors de ce voyage, il arrive finalement à se réconcilier avec son fils André, en s’excusant pour son mauvais comportement pendant son enfance. Puis, libéré de ses peurs et sa colère, il regarde autour de soi pour une dernière fois, l’air heureux, et se laisse tomber à l’eau.

Les deux scènes que j’ai choisies montrent très bien comment le père change au cours du film. La première scène est un extrait du réveillon de Noël. Le père n’arrive pas à s’intégrer dans la conversation des autres, au lieu de cela il insulte à une de ses filles de telle manière que celle-ci se met à pleurer. Il a l’air très malheureux, surtout quand tous les autres commencent le dessert tandis que lui, il n’a rien sur son assiette. Il souffre de manière visible de son impotence et son incapacité de s’exprimer. On voit bien qu’il a honte de sa condition et qu’il veut qu’on le laisse en paix. Le fait qu’il tombe quand il veut s’en aller montre sa dépendance extrême à sa femme et à ses enfants.
La deuxième scène est un extrait du deuxième dîner. Maintenant, Anatole semble détendu et heureux. Il est bien mis et donne l’impression d'être en bonne santé. En effet la mère dit qu’il va beaucoup mieux depuis qu’il mange ce qu’il aime. Dans la scène, il y a plusieurs petits signes qui indiquent que le comportement social du père a aussi changé. Ainsi, il éteint par exemple la télévision quand ils commencent à manger. Il est même capable de suivre la conversation, on le voit on fait qu’il demande à sa fille si son mari va dormir à l’hôtel. La mère a aussi changé : Elle apparaît plus assurée et dominante, et elle ne se laisse plus impressionner par la querelle entre ses enfants.









Anatole a toujours été un homme très autoritaire qui est habitué à diriger sa famille. C’est pour ça que c’est extrêmement difficile pour lui d’accepter sa maladie et surtout sa dépendance à sa famille. Pour sa femme et ses enfants d’autre part, la situation est également difficile. La question de vie ou de mort est toujours très complexe. En plus, pour eux il n’est pas facile de pardonner à Anatole comment il son comportement d'avant.

Le titre du film se caractérise surtout par l’ambigüité du mot « fugue ». D’un côté, « fugue » signifie fuite ou échappée et dans ce sens, la fugue se réfère évidemment à la dernière fugue de la vie. De l’autre côté, en musique, une « fugue » est « une forme d’écriture contrapuntique ». La musique a toujours joué un rôle important dans la vie d’Anatole. Ainsi, le titre evoque deux aspects qui sont importants dans le film sans rien en déceler.





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