Le film « Van Gogh » est sorti en 1991. Il a été réalisé par Maurice Pialat qui est aussi le scénariste du film. Un film sur la vie de Van Gogh avait déjà été réalisé aux Etats-Unis en 1956. Le titre original est « Lust for Life ». Le titre a été traduit comme « La vie passionnée de Vincent Van Gogh ».
Maurice Pialat a choisi à la fois des acteurs
professionnels et des acteurs non professionnels pour le film. Aussi, les
scènes du film sont en général plus longues que les scènes de films plus
« modernes » mais aussi plus statiques. Par les plans que Maurice
Pialat propose naît l’impression d’être
au théâtre.
De plus, le film a été nommé pour :
- · la Palme d'or au Festival de Cannes 1991.
- · la 17e cérémonie des Césars pour : César du meilleur film, César du meilleur réalisateur, César du meilleur acteur dans un second rôle pour Gérard Séty et Bernard Le Coq, César de la meilleure photographie, César du meilleur scénario original ou adaptation, César du meilleur espoir féminin pour Elsa Zylberstein et Alexandra London, César des meilleurs costumes, César du meilleur décor et César du meilleur son.
- · Lors de cette cérémonie Jacques Dutronc a reçu le César du meilleur acteur.
Le film a reçu les Prix suivantes :
- · Prix Michel Simon de la meilleure actrice pour Elsa Zylberstein.
- · Prix des auditeurs 1991 du Masque et la Plume.
Le film se déroule en 1890 et présente les 3 mois
derniers de la vie du peintre Vincent Van Gogh depuis son arrivée en train
à Auvers-sur-Oise. Dans ce village, il
est soigné et protégé par le docteur Gachet jusqu’à sa tentative de suicide à
la suite de laquelle il meurt.
1ère scène – Le malade imaginaire
J’ai choisi cette scène parce qu’elle peut être
prise comme un symbole pour tous le film. Nous voyons bien que la scène est
très statique et elle nous donne l’impression d’être au théâtre. Au début du
film nous apprenons que Van Gogh refuse de boire de l’alcool. Pourtant, cette scène
commence avec un Van Gogh qui boit et qui est peut-être alcoolique. L’autre
Monsieur qui vient chercher son portrait est le docteur de Van Gogh qui traite
son patient à cause des soi-disant « crises » que Van Gogh subit
régulièrement. Aujourd’hui nous pouvons constater qu’il était peut-être
maniacodépressif. J’aimerais attirer votre attention sur le mot peut-être.
C’est impossible de savoir la raison pour laquelle Van Gogh a commis un
suicide. Cependant, je trouve que la question qui se pose sur la mort de Van
Gogh est intéressante. Peut-être n’était-il qu’un malade imaginaire qui ne supportait
pas de ne pas réussir dans sa vie ? De plus, dans notre société actuelle
où le risque de devenir au moins une fois dans la vie dépressif est important,
cette question du malade imaginaire est très bien posée. Ne sommes-nous que des
hypocondriaques qui ne savons pas ce qu’est la vraie souffrance ? Ne
sommes-nous pas toutes et tous un peu comme Van Gogh qui cherchons toujours à
être différents, à devenir quelqu’un avec beaucoup d’influence, à gagner
beaucoup d’argent, à créer quelque chose d’unique comme un portrait de Van
Gogh ?
2ème scène – Don Quijote
Cette séquence est la scène finale du film. Pour la
première fois dans le film nous entendons de la musique en arrière-plan. Nous
voyons une fille vêtue de noir qui est la fille du docteur. Elle était
amoureuse de Van Gogh avec qui elle a couché plusieurs fois.
Nous assistons à une discussion courte entre la
fille du docteur et un peintre après la mort de Van Gogh. Déjà le début de la
discussion avec le mot « pendu »
illustre la fragilité du langage et à quelle vitesse peut se créer un
mythe autour d’une personne. Selon le film, Van Gogh n’était qu’un peintre à
coté de pleins d’autres. Si nous voulons croire le film, il y avait beaucoup de
peintres très doués au temps de Van Gogh. Mais pourquoi sont-ce les œuvres de
Van Gogh et pas d’un autre peintre qui sont vendus pour des millions de
francs ? Selon moi, il s’est créé un mythe autour de la vie et de la mort
de Van Gogh. Quand les humains n’arrivent pas à expliquer quelque chose de logique,
ils essaient de trouver des réponses pour expliquer leurs propres vies. Ils
inventent des génies, des surdoués, des héros, et même des dieux. Jusqu’à
aujourd’hui, il n’est pas encore scientifiquement démontré que les génies -
titre auquel Van Gogh est souvent relayé - existent. Nous pouvons aussi nous
poser les questions suivantes : « N’était-il qu’un pauvre homme qui
n’a jamais réussi à surmonter son chagrin et à résoudre le conflit avec son
père ? N’était-il qu’un Don Quijote de son siècle ? ».
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