jeudi 9 octobre 2014

Traduction - Andrea



23) Un achat plus grand
Un soir je me trouvais dans l’auberge de mon village devant (ou plus précisément derrière) un verre de bière quand un homme s’assit à côté de moi et me demanda d’une voix douce si je voulais acheter une locomotive. Il est vrai qu’il est très facile de me vendre quelque chose car j’ai du mal à dire non. Mon père dit toujours : « Tu es le seul être humain qui croit tout ce qu’on dit, le seul qui achète tout ce qu’on veut. » Mais je ne pense pas qu’il ait raison.
En effet, il y a cinq ans j’ai acheté cinq chevaux dont je n’avais pas besoin. C’est une erreur que j’ai faite. Mais… j’aime les animaux. Le soir j’aime flatter le pelage d’un chien pendant que le chat est assis sur mes genoux.
J’aime bien acheter mais je crains que mon père n’ait pas compris qu’il est difficile d’acheter tout ce qu’on veut. Une fois j’ai voulu acheter un petit dragon. Impossible. Et si j’avais assez d’argent, j’achèterais une petite banque. Avec une banque on pourrait acheter un tas de choses. L’argent joue un rôle important dans le monde. Mais parfois on perd tout si on veut gagner trop.
Bien que je comprenne peu des locomotives, je me suis renseigné sur le modèle, l’année de construction et la largeur des pistons. Car je suis un employé adroit et j’ai même fabriqué une sorte de locomotive. L’étranger m’a donné beaucoup de renseignements. Je lui ai dit que je n’avais pas beaucoup de temps. Mais il m’a répondu : « Je m’étonne que les gens soient si bêtes. Je ne nie pas que tous les hommes aient beaucoup de travail mais je crois qu’on a toujours du temps pour acheter une locomotive. Il n’y a personne qui puisse prétendre le contraire. » Il a ajouté qu’il voulait aider les gens. Il a dit qu’il n’acceptait pas toujours leur comportement mais qu’il voulait quand même appliquer tous les moyens afin d’atteindre son but.
                                                                                             (d’après Wolfgang Hildesheimer)

Explications de grammaire
-       verbe de la pensée à la forme négative :
Si on utilise des verbes de la pensée, comme par exemple penser, croire, trouver, etc. à la forme négative, il faut utiliser le subjonctif dans la subordonnée. Normalement, si on utilise ces verbes de manière affirmative, il faut mettre l’indicatif. Cependant, dès qu’ils sont à la forme négative, il faut utiliser le subjonctif.
-       Construction avec si :
Il ne faut jamais mettre si + conditionnel, mais si + imparfait, car on utilise toujours l’imparfait dans la proposition subordonnée introduite par si.
-       « bien que » + subjonctif !
La locution conjonctive bien que est toujours suivie d’un subjonctif.


Quelques mots sur Hildesheimer 
Wolfgang Hildesheimer, écrivain et peintre allemand, naquit à Hambourg en 1916. Ses parents avaient émigré en Palestine et Hildesheimer y fit des études de menuiserie. Ensuite, il partit à Londres afin d’y étudier la peinture et la création de décors. Quelques années plus tard, pendant les Procès de Nuremberg, alors qu'il travaillait comme traducteur et transcripteur, il décida alors de devenir écrivain. Wolfgang Hildesheimer est surtout connu pour ses pièces de théâtre radiophonique.

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