Tiziano
Terzani, Un indovino mi disse, 1998,
TEADUE, Milano
1 Benedetta maledizione
Una buona occasione
nella vita si presenta sempre. Il problema è saperla riconoscere e a volte non
è facile. La mia, per esempio, aveva tutta l’aria di essere una maledizione. «Attento!
Nel 1993 corri un gran rischio di morire. In quell’anno non volare. Non volare
mai», m’aveva detto un indovino.
Era successo a Hong
Kong. Avevo incontrato quel vecchio cinese per caso. Sul momento quelle parole
m’avevano ovviamente colpito, ma non me ne ero fatto un gran cruccio. Era la
primavera del 1976, e il 1993 pareva ancora lontanissimo. Quella scadenza però
non l’avevo dimenticata. M’era rimasta in mente, un po’ come la data di un
appuntamento cui non si è ancora deciso se andare o no.
1977… 1987… 1990… 1991.
Sedici anni, specie se visti dalla prospettiva del primo giorno, sembrano
tanti, ma, come tutti gli anni, tranne quelli dell’adolescenza, passarono
velocissimi e presto mi ritrovai alla fine del 1992. Che fare? Prendere sul
serio quel vecchio cinese e riorganizzare la mia vita, tenendo conto del suo
avvertimento? O far finta di niente e tirare avanti dicendomi: «Al diavolo gli
indovini e le loro fandonie»?
A quel punto avevo
vissuto in Asia, ininterrottamente, per più di un ventennio prima a Singapore,
poi a Hong Kong, Pechino, Tokyo, infine a Bangkok - e pensai che il miglior
modo di affrontare quella «profezia» fosse il modo asiatico: non mettercisi
contro, ma piegarcisi.
Traduction
Malédiction
bénite.
Une bonne occasion se présente toujours
dans la vie. Le problème est de savoir la reconnaître et, quelquefois, ce
n’est pas facile. La mienne, par exemple, avait tout à fait l’air d’être une
malédiction. « Fais attention ! En 1993 tu cours un grand risque de mourir. Ne prends
pas l’avion cette année-là. Ne vole plus jamais », m’avait dit un
devin.
C’était
arrivé à Hong Kong. J’avais rencontré ce vieux Chinois par hasard. À ce
moment-là évidemment ses paroles m’avaient frappé, mais je ne m’en étais pas
fait un grand souci. C’était le printemps de 1976, et 1993 semblait encore très
loin. Cependant je n’avais pas oublié ce terme. Il m’était resté dans la tête,
un peu comme la date d’un rendez-vous auquel on n’a pas encore décidé d’y aller
ou pas.
1977…1987…1990…1991.
Seize années, surtout considérées dans la perspective du premier jour, semblent
beaucoup, mais, comme toutes les années, sauf celles de l’adolescence, elless passèrent
très vite et bientôt je me retrouvai à la fin 1992. Que faire ? Prendre
au sérieux ce vieux Chinois et réorganiser ma vie en tenant en compte de son
avertissement ? Ou bien faire semblant de rien et continuer ma vie en me
disant « Au diable les devins et leurs histoires » ?
Jusque-là j’avais
vécu en Asie, sans interruption, pendant plus de vingt ans – d’abord à Singapour,
ensuite à Hong-Kong,
Pékin, Tokyo, enfin à Bangkok – et je pensai que la meilleure façon d’affronter cette « prophétie » était la façon asiatique : ne pas s’y opposer, mais s’y plier.
Pékin, Tokyo, enfin à Bangkok – et je pensai que la meilleure façon d’affronter cette « prophétie » était la façon asiatique : ne pas s’y opposer, mais s’y plier.
Le texte est l’incipit du
roman de Terzani. Il s’agit d’un récit où une malédiction devient l’occasion de
regarder le monde d’une autre perspective. Un devin dit au protagoniste (qui
est même l’auteur du roman) de ne pas prendre l’avion en 1993. Le journaliste
(qui est correspondant en Asie) décide alors de ne pas voler en 1993, tout en
continuant son métier. Il se déplace en train et même à pieds en découvrant lentement
les Pays et les gens d’Asie sous un nouveau point de vu. Résultat de cette
expérience : un livre qui est en même temps aventure, autobiographie,
narration de voyage et reportage.
Etant un récit plutôt récent et écrit par un journaliste, il présente
un style très colloquial et les phrases sont très courtes. Je n’ai pas eu de
problèmes en ce qui concerne la syntaxe ni la conjugaison des verbes : autant
en italien qu’en français les récits présentent normalement les verbes à
l’imparfait ou au passé simple. J’ai essayé de rendre justice à cet auteur que
j’adore en le traduisant dans la façon la plus fidèle possible à l’original. D’ailleurs
le texte se prête à une traduction presque littérale. Cependant plusieurs
expressions m’ont causé des problèmes.
J’aurais, peut-être
dû, aux lignes 2 et 3, traduire littéralement « Ne voles pas cette année-là. Ne voles plus jamais», mais cette expression me semblait ni claire
ni courante en français. J’ai donc opté pour « Ne prends pas l’avion cette année-là. Ne voles plus jamais ».
Cette solution me permettait d’éclaircir le côté sémantique, en substituant voler avec prendre l’avion dans le
premier énoncé, et, en même temps, de rester proche du texte, en gardant
l’expression originale dans le deuxième.
Une autre difficulté était l’adjectif démonstratif quello (lignes 2, 4, 6, 7, 10, 12 etc.). Il n’y a pas de correspondant en
français et j’ai dû utiliser ce, en
perdant une nuance d’éloignement (et de mépris souvent) par rapport à l’objet
indiqué.
En dernier lieu, il
y a un manque de correspondance entre italien et français dans la formation de
l’adjectif qualificatif superlatif. Dans ce texte il y a n’a deux : lontanissimo (7) et velocissimi (12). A l’adjectif on ajoute le suffixe -issimo/issimi. En français l’adjectif
superlatif se forme d’une autre manière : il est précédé par un adverbe
qui dénote intensité. De l’italien au français le sens ne change pas, mais dans
ce cas particulier on perd un peu d’expressivité, vu que le suffixe –issimo, avec toujours l’accent sur la
première syllabe, donne l’idée de quelque chose qui court très rapidement.
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