jeudi 9 octobre 2014

Traduction Alessandra

Tiziano Terzani, Un indovino mi disse, 1998, TEADUE, Milano
1       Benedetta maledizione
Una buona occasione nella vita si presenta sempre. Il problema è saperla riconoscere e a volte non è facile. La mia, per esempio, aveva tutta l’aria di essere una maledizione. «Attento! Nel 1993 corri un gran rischio di morire. In quell’anno non volare. Non volare mai», m’aveva detto un indovino.
Era successo a Hong Kong. Avevo incontrato quel vecchio cinese per caso. Sul momento quelle parole m’avevano ovviamente colpito, ma non me ne ero fatto un gran cruccio. Era la primavera del 1976, e il 1993 pareva ancora lontanissimo. Quella scadenza però non l’avevo dimenticata. M’era rimasta in mente, un po’ come la data di un appuntamento cui non si è ancora deciso se andare o no.
1977… 1987… 1990… 1991. Sedici anni, specie se visti dalla prospettiva del primo giorno, sembrano tanti, ma, come tutti gli anni, tranne quelli dell’adolescenza, passarono velocissimi e presto mi ritrovai alla fine del 1992. Che fare? Prendere sul serio quel vecchio cinese e riorganizzare la mia vita, tenendo conto del suo avvertimento? O far finta di niente e tirare avanti dicendomi: «Al diavolo gli indovini e le loro fandonie»?
A quel punto avevo vissuto in Asia, ininterrottamente, per più di un ventennio prima a Singapore, poi a Hong Kong, Pechino, Tokyo, infine a Bangkok - e pensai che il miglior modo di affrontare quella «profezia» fosse il modo asiatico: non mettercisi contro, ma piegarcisi.


Traduction
Malédiction bénite.
Une bonne occasion se présente toujours dans la vie. Le problème est de savoir la reconnaître et, quelquefois, ce n’est pas facile. La mienne, par exemple, avait tout à fait l’air d’être une malédiction.  « Fais attention ! En 1993 tu cours un grand risque de mourir. Ne prends pas l’avion cette année-là. Ne vole plus jamais », m’avait dit un devin.
C’était arrivé à Hong Kong. J’avais rencontré ce vieux Chinois par hasard. À ce moment-là évidemment ses paroles m’avaient frappé, mais je ne m’en étais pas fait un grand souci. C’était le printemps de 1976, et 1993 semblait encore très loin. Cependant je n’avais pas oublié ce terme. Il m’était resté dans la tête, un peu comme la date d’un rendez-vous auquel on n’a pas encore décidé d’y aller ou pas.
 1977…1987…1990…1991. Seize années, surtout considérées dans la perspective du premier jour, semblent beaucoup, mais, comme toutes les années, sauf celles de l’adolescence, elless passèrent très vite et bientôt je me retrouvai à la fin 1992. Que faire ? Prendre au sérieux ce vieux Chinois et réorganiser ma vie en tenant en compte de son avertissement ? Ou bien faire semblant de rien et continuer ma vie en me disant « Au diable les devins et leurs histoires » ?
Jusque-là j’avais vécu en Asie, sans interruption, pendant plus de vingt ans – d’abord à Singapour, ensuite à Hong-Kong,
Pékin, Tokyo, enfin à Bangkok – et je pensai que la meilleure façon d’affronter cette « prophétie » était la façon asiatique : ne pas s’y opposer, mais s’y plier.




Le texte est l’incipit du roman de Terzani. Il s’agit d’un récit où une malédiction devient l’occasion de regarder le monde d’une autre perspective. Un devin dit au protagoniste (qui est même l’auteur du roman) de ne pas prendre l’avion en 1993. Le journaliste (qui est correspondant en Asie) décide alors de ne pas voler en 1993, tout en continuant son métier. Il se déplace en train et même à pieds en découvrant lentement les Pays et les gens d’Asie sous un nouveau point de vu. Résultat de cette expérience : un livre qui est en même temps aventure, autobiographie, narration de voyage et reportage.
Etant un récit plutôt récent et écrit par un journaliste, il présente un style très colloquial et les phrases sont très courtes. Je n’ai pas eu de problèmes en ce qui concerne la syntaxe ni la conjugaison des verbes : autant en italien qu’en français les récits présentent normalement les verbes à l’imparfait ou au passé simple. J’ai essayé de rendre justice à cet auteur que j’adore en le traduisant dans la façon la plus fidèle possible à l’original. D’ailleurs le texte se prête à une traduction presque littérale. Cependant plusieurs expressions m’ont causé des problèmes.
 J’aurais, peut-être dû, aux lignes 2 et 3, traduire littéralement « Ne voles pas cette année-là. Ne voles plus jamais», mais cette expression me semblait ni claire ni courante en français. J’ai donc opté pour « Ne prends pas l’avion cette année-là. Ne voles plus jamais ». Cette solution me permettait d’éclaircir le côté sémantique, en substituant voler avec prendre l’avion dans le premier énoncé, et, en même temps, de rester proche du texte, en gardant l’expression originale dans le deuxième.
            Une autre difficulté était l’adjectif démonstratif quello (lignes 2, 4, 6, 7, 10, 12 etc.). Il n’y a pas de correspondant en français et j’ai dû utiliser ce, en perdant une nuance d’éloignement (et de mépris souvent) par rapport à l’objet indiqué.

            En dernier lieu, il y a un manque de correspondance entre italien et français dans la formation de l’adjectif qualificatif superlatif. Dans ce texte il y a n’a deux : lontanissimo (7) et velocissimi (12). A l’adjectif on ajoute le suffixe -issimo/issimi. En français l’adjectif superlatif se forme d’une autre manière : il est précédé par un adverbe qui dénote intensité. De l’italien au français le sens ne change pas, mais dans ce cas particulier on perd un peu d’expressivité, vu que le suffixe –issimo, avec toujours l’accent sur la première syllabe, donne l’idée de quelque chose qui court très rapidement.   

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